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Un Wallon vice-président de la N-VA Bruxelles

Comment un Wallon carolo se retrouve vice-président de la N-VA Bruxelles-Ville. Itinéraire d’un transfert sud-nord, qui a troqué la  » nonchalance  » wallonne pour embrasser la mentalité flamande.

Jeudi soir, Olivier se sentait chez lui, parmi ses amis nationalistes flamands venus en nombre au Parlement flamand pour écouter Bart De Wever en personne discourir sur l’actualité politique.  » Vous savez que des Wallons aspirent à avoir, eux aussi, leur Bart De Wever ? « , lance tout à trac un sympathisant. Intérieurement flatté, le président de la N-VA la joue modeste, renvoie les Wallons à leurs états d’âmes.

Tapi dans un coin de la salle, Olivier ne bronche pas. Il y a pourtant bien un Wallon dans la salle, qui a sûrement des choses à dire sur le sujet. Une preuve vivante que tout peut arriver : carolo d’origine, monté à la capitale, et devenu vice-président de la section bruxelloise de la N-VA.

Mais Olivier n’est pas d’humeur à saisir la perche tendue. Il préfère ne pas faire étalage de sa courte biographie parue dans la revue interne de sa section. Même formulée en néerlandais, notre invitation à ce qu’il en dise plus sur son étonnante trajectoire politique, tombe à l’eau. La tentation était pourtant là, avant qu’un ultime coup de fil à une connaissance ne l’en dissuade. Olivier était à deux doigts de serrer la pince à Bart De Wever en chair et en os, pour les besoins de la photo.

Peur de représailles ? Crainte d’ennuis professionnels, invoque-t-il. Etrange : Olivier, jeune quadra gradué en commerce et employé dans une grosse multinationale, a eu nettement moins d’hésitations à faire part de son engagement militant dans la revue du parti.

On y découvre qu’au moment de quitter son Charleroi natal, pour faire en 1999 le grand saut vers la capitale,  » il n’avait jamais parlé néerlandais. » Premier contact avec les Flamands et la culture flamande : le coup de foudre.  » Il est vite devenu clair pour moi que la mentalité et l’approche flamande me convenaient mieux que la nonchalance que j’ai connue en Wallonie. »

Le résultat est saisissant, le transfert est parfait.  » Met Olivier  » : quand il décroche le téléphone, la conversation s’impose en néerlandais, intégral.

Voter pour un parti flamand devient une évidence. Fuir Bruxelles comme bon nombre de Flamands pour aller s’installer en Flandre ? Olivier choisit de faire face. Et de s’engager pour donner à Bruxelles l’ambition qui lui fait défaut, une vision à long terme. Et là, nouvelle évidence :  » je n’ai pas dû réfléchir longtemps pour trouver mon parti. J’ai immédiatement atterri à la section N-VA de l’arrondissement de Bruxelles.  » Adhésion en 2010 et depuis décembre dernier, la vice-présidence « d’une section aussi importante du plus grand parti de Flandre. » Un marchepied vers d’autres ambitions politiques ?  » Geen commentaar. »

Au fait, et cette Flandre qui se verrait bien larguer les Wallons pour prendre son indépendance ?  » Geen commentaar. »

Pierre Havaux

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