Marie Gathon

Un uniforme à l’école pour lutter contre la société de consommation ?

Marie Gathon Journaliste Levif.be

Le conseil communal de Saint-Josse-ten-Noode vient de valider le nouveau règlement d’ordre intérieur du lycée Guy Cudell qui imposera l’uniforme aux élèves dès la rentrée prochaine. Il s’agit du premier établissement de l’enseignement officiel francophone à adopter un tel code vestimentaire. La motivation première est de lutter contre les inégalités sociales. Une utopie ?

La question de l’uniforme scolaire revient de plus en plus souvent sur le tapis. Certaines écoles y voient une solution facile aux problèmes d’exclusion liés aux dictats des marques qui règnent au sein de leurs établissements. Même si l’intention est louable, croire qu’un simple uniforme gommera les inégalités est naïf. Les élèves plus fortunés pourront toujours arborer une paire de chaussures à la mode, un bijou hors de prix ou un cartable dernier cri. À moins que ceux-ci soient également interdits ?

D’autres voient dans l’uniforme une manière d’affirmer l’égalité des chances entre les élèves. Mais l’égalité vestimentaire n’induit malheureusement pas automatiquement l’égalité des chances. On sait à quel point le rôle des parents peut compter dans la réussite d’un enfant.

Pour ses détracteurs, l’uniforme incarne le conformisme social, une uniformisation de la société. Il est d’ailleurs très impopulaire en Allemagne et en Italie parce qu’il rappelle la sombre époque du fascisme. En France, c’est après mai-68 que l’on a tombé l’uniforme. La libération des esprits a aussi mené à la libération vestimentaire et ce souffle de liberté a également atteint les écoles. C’est aussi à cette époque que la mixité scolaire est apparue.

Si l’uniforme incarne l’égalité et la discipline, il est également considéré comme une entrave à la liberté et la créativité. A l’époque du secondaire, le blazer bleu et la jupe plissée des Anglaises nous faisaient plutôt fantasmer, mes copines et moi. Peut-être à cause de l’image glamour renvoyée par les séries anglo-saxonnes, mais aussi parce que cela nous aurait bien facilité la vie de ne pas devoir nous tracasser de notre tenue vestimentaire tous les jours de l’année.

Pour ou contre, la réponse se trouve peut-être chez les élèves. Si on leur demandait leur avis? Il serait logique que ce soit eux finalement qui décident de porter l’uniforme imposé par l’école ou celui instillé par la société de consommation. La réponse pourrait bien être surprenante.

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