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Un train déraille près de Louvain: « La victime décédée était dans le train »

Le déraillement d’un train samedi aux abords de la gare de Louvain a fait un mort. La victime était finalement bien à bord du train, a indiqué le parquet de Louvain en soirée. Il s’agit d’un jeune homme de 21 ans originaire du Brabant wallon. Une vingtaine de personnes ont par ailleurs été blessées.

Charles Michel
Charles Michel© Belga

La personne qui est décédée lors du déraillement d’un train près de la gare de Louvain ce samedi était bien à bord au moment d’accident. Il s’agit d’un homme de 21 ans originaire du Brabant wallon, d’après le parquet de Louvain. Dans un premier temps, les autorités avaient annoncé que la victime n’était pas présente à bord du train. Le parquet est descendu sur place pour la procédure judiciaire.

« Les experts qui étaient sur place samedi sont formels. La victime décédée était dans le train », selon Sarah Callewaert, porte-parole du parquet du Louvain.

Le corps du jeune homme a été évacué. La manière dont il est arrivé sous la voiture reste indéterminée. Le parquet ne souhaite pas commenter cet élément.

La SNCB a rapidement réagi. « La SNCB présente ses condoléances à la famille et aux amis de la victime », a indiqué Thierry Ney, porte-parole de la société ferroviaire. « Elle collabore à 100% à l’enquête. »

Trois personnes ont par ailleurs été blessées grièvement et 24 autres légèrement. 57 personnes sont saines et sauves. Au total, 84 personnes étaient à bord du train 3636 qui a déraillé à 13h13.

Les personnes blessées ont été réparties dans trois hôpitaux, a indiqué le directeur de l’aide médicale Koen Bronselaer. Il s’agit de l’UZ Leuven, de l’hôpital Heilig Hart (tous deux à Louvain), et de l’hôpital de Tienen.

La plupart des victimes ont pu quitter d’elles-mêmes le train accidenté. Elles ont été évacuées à pied avec le soutien des services de secours. Une partie d’entre elles a ensuite été emmenée en ambulance, les autres ont pu monter dans un bus dans lequel se trouvait du personnel soignant de la Croix-Rouge. Un centre d’accueil a été érigé à proximité de la maison de police de Louvain (Philipssite).

« Les victimes ont subi des blessures classiques », selon Koen Bronselaer. « Elles ont été secouées. »

« Le train a déraillé et versé sur le flanc à la sortie de la gare de Louvain », précise Infrabel. Il circulait de Louvain en direction de La Panne. Il était composé de trois rames automotrices.

Plusieurs enquêtes seront menées

Plusieurs enquêtes seront menées afin de déterminer les circonstances de l’accident, a indiqué le ministre fédéral de la Mobilité François Bellot (MR). Il s’est rendu sur les lieux tout comme le Premier ministre Charles Michel et le bourgmestre de Louvain Louis Tobback.

Une enquête sera menée en interne au sein de la SNCB et d’Infrabel, a précisé M. Bellot. Une seconde enquête sera dirigée par l’autorité fédérale via un organe d’enquête du SPF Mobilité. Enfin, le parquet ouvrira également une enquête à la suite du décès d’une personne lors de l’incident.

« Le train est seul en cause. Heureusement, il n’y avait pas de train en face », a indiqué le ministre. « C’est un incident plutôt spectaculaire puisqu’une voiture a versé sur le flanc. Il fait penser à un déraillement qui s’était produit en 2009 à Mons. »

Le monde politique partage son émotion

Plusieurs personnalités politiques ont réagi sur les réseaux sociaux à la suite du drame. Le Premier ministre Charles Michel, qui s’est rendu sur les lieux de l’accident, a exprimé sur Twitter sa sympathie pour les victimes et remercié les services de secours pour leur rapide intervention.

Les vice-premiers Jan Jambon et Didier Reynders ont également écrit un message pour les proches des victimes de l’accident de train.

« Toutes mes pensées pour les victimes du dramatique accident de train de Louvain et leurs proches », a aussi partagé l’ancien Premier ministre et président du Parti Socialiste Elio Di Rupo.

Toujours sur Twitter, l’association navetteurs.be a rendu hommage à la victime et aux blessés de l’accident de Louvain.

Un train déraille près de Louvain:
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Le trafic reprend partiellement entre Louvain et Bruxelles-Nord

Le trafic reprenait partiellement entre Louvain et Bruxelles-Nord vers 18h30, selon Frédéric Sacré, porte-parole d’Infrabel. Le déraillement a entraîné de fortes perturbations sur le rail.

Un train Thalys provenant d’Allemagne vers Paris doit emprunter la ligne 36N, parallèle à la ligne 36 sur laquelle a eu lieu l’incident. Ce Thalys sera suivi de trains intérieurs reliant Eupen à Ostende et Louvain à Bruxelles, qui seront déviés via la ligne 36N également. La circulation se fera cependant sur une seule voie, précise Infrabel, qui prévoit dès lors des retards.

L’infrastructure ferroviaire fortement endommagée

L’infrastructure a par ailleurs subi des dommages importants, selon le gestionnaire du réseau ferroviaire. Des câbles de signalisation ont été endommagés, ce qui perturbe le trafic entre Louvain et Bruxelles, mais aussi vers Malines et Aarschot. Des câbles de caténaire ont aussi été abîmés, précise Infrabel.

A l’endroit de l’accident, plusieurs jours de travaux seront nécessaires pour réparer les voies et les câbles. « Nos équipes sont en stand-by et attendent le feu vert des forces de l’ordre pour démarrer les travaux », avait indiqué Frédéric Sacré plus tôt dans la journée. « Les enquêteurs sont en train d’effectuer les constatations. Lorsque les devoirs d’enquête seront terminés, nous aurons davantage de précisions sur l’étendue des dégâts. »

« Louvain est un carrefour important pour le trafic des trains. L’une des conséquences est que Brussels Airport est inaccessible depuis la capitale du Brabant flamand. Des bus font la liaison vers Malines, d’où les voyageurs peuvent rejoindre l’aéroport », précisait encore Frédéric Petit, également porte-parole d’Infrabel.

Les principaux accidents ferroviaires en Belgique:

– 5 juin 2016: un train de passagers entre en collision avec un train de marchandises à Saint-Georges-sur-Meuse, sur la ligne 125 Namur-Liège, causant la mort du conducteur et de deux passagers. Selon le rapport de l’expert chargé de l’enquête, le conducteur est seul en cause car il n’a pas respecté les procédures.

– 3 novembre 2014: un train de travaux percute un train de passagers sur la ligne 124 près de Linkebeek. Une vingtaine de passagers doivent être évacués. La cause de l’accident semble être un manque d’adhérence lié à la présence de feuilles mortes sur les voies.

– 4 mai 2013: sept des 18 wagons d’un convoi quittent les rails vers 01h58 à Schellebelle, près de Wetteren. De l’acrylonitrile s’échappe de trois voitures, causant la mort d’un homme de 64 ans et l’évacuation de plus de 2.000 riverains.

– 15 septembre 2010: un train en provenance d’Arlon et circulant vers Luxembourg entre en collision avec un autre train venant de Luxembourg et circulant en direction de Libramont à proximité de la gare d’Arlon. Cinquante-six personnes ont consulté sur place les services médicaux. Parmi ces personnes, 23 ont été emmenées à l’hôpital pour des soins légers ou des examens complémentaires.

– 15 février 2010: à 08h28, deux trains entrent en collision sur la ligne 96 entre Hal et Buizingen. Il s’agit d’un train L en provenance de Louvain et à destination de Braine-le-Comte et d’un train IC au départ de Quiévrain et à destination de Liège-Guillemins. Le bilan officiel tiré à la fin de la journée est lourd: 19 morts (15 hommes, 3 femmes et un bébé à naître) et 162 blessés, dont onze grièvement.

– 19 novembre 2009: un train de la ligne Tournai-Mons déraille en gare de Mons. Une accompagnatrice de 26 ans est tuée sur le coup et le conducteur est gravement blessé. L’accident s’est produit en fin de soirée et les passagers n’étaient donc pas très nombreux.

– 27 mars 2001: une collision frontale a lieu en gare de Pécrot (province du Brabant Wallon) entre un train de voyageurs et une rame vide roulant à contre-sens. La catastrophe fait huit morts et 12 blessés. Selon le jugement rendu, l’accident est dû à une série de dysfonctionnements dans les procédures de sécurité. La SNCB est condamnée à payer près de 100.000 euros.

– 5 octobre 1991: un train touristique assurant la navette entre Blegny-Mine et Mortroux (province de Liège) dévale une pente et déraille. L’accident fait sept morts et une trentaine de blessés.

– 13 juillet 1982: un train direct ne respecte pas un signal fermé, à Aalter (Flandre orientale), et emboutit un omnibus. On dénombre cinq morts et une trentaine de blessés.

– 27 juin 1976: les dernières voitures du train International Amsterdam-Bruxelles-Paris déraillent à la suite de la déformation d’un aiguillage. On dénombre 11 morts et 38 blessés.

– 15 août 1974: la rame de quatre automotrices classiques assurant le train Charleroi-Bruxelles-Anvers déraille alors qu’elle roule à 116 km/h, après avoir marqué l’arrêt à Luttre. La troisième voiture dévale le talus et la suivante s’enchevêtre dans la structure métallique d’un pont et prend feu. Le bilan fait état de 18 morts et de 48 blessés éparpillés dans le convoi, en dehors et même dans le canal. L’entretien de l’infrastructure a été mis en cause.

– 25 mars 1969: deux trains entrent en collision en gare de La Louvière. Il y a neuf morts et plusieurs blessés. Certains d’entre eux décéderont plus tard, des suites de leurs blessures.

– 4 octobre 1967: un accident de train fait 11 morts à Fexhe-le-Haut-Clocher (province de Liège).

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