Un premier plan de répartition de 40 000 demandeurs d’asile approuvé
Dans la foulée du discours sur l’état de l’Union prononcé mercredi matin par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le Parlement européen a émis un avis positif sur la répartition de 40.000 demandeurs d’asile arrivés en Grèce et en Italie à travers les autres pays européens.
Jean-Claude Juncker avait proposé fin mai de répartir dans l’ensemble de l’UE durant les deux prochaines années 40.000 demandeurs d’asile syriens et érythréens qui arrivent en Grèce et en Italie. Les Etats membres n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord sur ce plan de répartition obligatoire. Il existe un accord sur l’accueil, sur base volontaire, d’un peu plus de 32.000 demandeurs d’asile. Le Parlement, qui ne peut donner qu’un avis dans ce dossier, s’est massivement rangé, avec 498 voix pour et 158 contre, derrière cette initiative.
La proposition vaut comme une sorte de préalable au mécanisme permanent de répartition que Jean-Claude Juncker a entre-temps mis sur la table. Ska Keller, l’écologiste allemande qui a présenté le dossier au Parlement, a souligné que les préférences des demandeurs d’asile et les critères tels que les liens familiaux et culturels seraient pris en compte « dans la mesure du possible » pour la répartition.
Parmi les eurodéputés belges, le Vlaams Belang et les élus N-VA présents ont voté contre.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a également demandé mercredi aux Etats membres d’accueillir 120.000 réfugiés se trouvant actuellement en Hongrie (54.000), en Grèce (50.400) et en Italie (15.600), débordées par l’afflux de migrants aux portes de l’Europe.
Ce chiffre vient s’ajouter aux 40.000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce au printemps dernier dont la Commission a demandé qu’ils soient répartis entre les Etats membres de l’UE.
L’Espagne dit oui
Le gouvernement espagnol a accepté le quota proposé mercredi par la Commission européenne pour la répartition des réfugiés fuyant notamment le conflit en Syrie, a-t-on appris auprès de la présidence du gouvernement.
L’Espagne accepte ainsi d’accueillir 14.931 personnes comme proposé par la Commission, qui s’ajoutent à 2.749 autres déjà comptabilisées, soit 17.680 personnes au total, a-t-on précisé de même source.
« Le président du gouvernement a déjà dit que l’Espagne assumerait le chiffre proposé par la Commission européenne. La volonté du gouvernement est d’assumer ce chiffre », a déclaré la vice-présidente Soraya Saenz de Santamaria à la presse mercredi.
Elle ne s’est cependant pas engagée sur des délais, déclarant que le processus devait être « ordonné ». « Cela ne dépend pas exclusivement de nous », a-t-elle ajouté.
Lors d’une première répartition de quotas en juillet, l’Espagne, comme d’autres pays européens, s’était montrée beaucoup plus réservée.
Ainsi, à la Commission qui lui demandait d’accueillir 4.288 personnes sur 40.000, elle n’offrait que 1.300 places, ainsi que 1.449 pour des personnes ayant déjà le statut de réfugié, soit 2.749 au total.
Dans l’intervalle, les images de l’exode et de la souffrance des réfugiés ont entraîné un élan de solidarité en Espagne, où l’opinion publique a exigé davantage de générosité.
« Nous avons offert notre collaboration maximale », a assuré mercredi Mme Saenz de Santamaria.
Voici la répartition par pays de la nouvelle mesure de solidarité intra-européenne réclamée par Bruxelles et portant sur l’accueil de 120.000 réfugiés sur deux ans:
ETATS
Allemagne: 31.443
Autriche: 3.640
Belgique: 4.564
Bulgarie: 1.600
Chypre: 274
Croatie: 1.064
Espagne: 14.931
Estonie: 373
Finlande: 2.398
France: 24.031
Lettonie: 526
Lituanie: 780
Luxembourg: 440
Malte: 133
Pays-Bas: 7.214
Pologne: 9.287
Portugal: 3.074
Rép.tchèque: 2.978
Roumanie: 4.646
Slovaquie: 1.502
Slovénie: 631
Suède: 4.469
TOTAL: 120.000
Seuls des demandeurs d’asile syriens, irakiens et erythréens sont concernés par ce projet.
La répartition a été calculée sur la base de critères comme le Produit intérieur brut (PIB) du pays d’accueil, la taille de sa population, le nombre moyen de demandes d’asile qu’il a déjà traitées et son taux de chômage.
L’UE prévoit pour chaque pays qui participe une aide financière de 6.000 euros par réfugié pris en charge, ainsi que 500 euros pour son transport à destination.
Le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande, qui disposent d’une option de retrait des politiques européennes liées à ces questions, ne sont pas concernés par cette répartition.