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Un nouveau projet pour l’avenue du Port ?

Le gouvernement bruxellois a décidé samedi d’étudier la faisabilité d’un nouveau projet de réaménagement de l’avenue du Port, a-t-on appris dimanche dans un communiqué commun de la ministre bruxelloise des Travaux publics Brigitte Grouwels (CD&V) et du secrétaire d’État à l’Urbanisme Emir Kir (PS).

Le tribunal de première instance de Bruxelles, siégeant en référé, avait donné raison le 5 octobre aux associations qui ont lutté durant tout l’été contre le démarrage du chantier de réaménagement de l’avenue du Port en donnant suite à leur action en cessation environnementale. Cette décision avait mis définitivement un terme au projet de réaménagement autorisé depuis 2008. Le gouvernement bruxellois avait demandé le lendemain à ses ministres des Travaux publics Brigitte Grouwels et de l’Urbanisme Emir Kir d’étudier ensemble les conséquences juridiques et financières de la décision du tribunal et de les présenter lors du prochain conseil des ministres.

Sur base de leur rapport présenté samedi au conseil des ministres, le gouvernement bruxellois a décidé samedi de renoncer au permis d’urbanisme actuel, de ne pas aller en appel de la décision du tribunal de première instance (le recours au Conseil d’État devenant sans objet), de ne pas poursuivre les procédures pour la levée des scellés sur le chantier, d’étudier la faisabilité des travaux de réfection des trottoirs et d’aménagement d’une piste cyclable, d’étudier la faisabilité d’un nouveau projet pour l’avenue du Port à terme et de négocier l’indemnité avec l’entrepreneur, selon le communiqué.

Par ailleurs, une demande de permis d’urbanisme pour la seule rue Claessens, sur base du projet existant, sera introduite. La Commission technique sera également chargée de proposer les modifications légales et réglementaires nécessaires du Cobat (le Code Bruxellois d’Aménagement du Territoire) sur différents points.

Le gouvernement bruxellois précise qu’il tiendra compte des orientations définies le 20 septembre en matière d’urbanisme dans le cadre de l’accord de simplification des institutions bruxelloises.

« Le nouveau projet pour l’avenue du Port s’inscrira dans l’unité et dans la cohérence du paysage urbain », souligne Emir Kir. « Cette décision permet de prendre des mesures aussi bien à court terme qu’à long terme afin d’enfin remédier à la situation dramatique pour les piétons et cyclistes dans l’avenue du Port », a pour sa part commenté Brigitte Grouwels.

Le 5 septembre dernier, lors du début des travaux contestés sur l’avenue du Port, le parquet de Bruxelles avait autorisé que soient apposés des scellés sur le chantier. Le parquet avait aussi fait procéder à la saisie des platanes et des pavés de cette artère du centre de la capitale. Selon le parquet, l’autorisation des travaux prévus sur l’avenue était illégale, notamment parce que la demande n’avait pas fait l’objet d’un rapport d’incidence environnementale dans le dossier.

Les avocats de la Région de Bruxelles-Capitale avaient alors introduit une requête auprès du parquet pour obtenir la levée de la saisie, mais le parquet avait refusé d’accéder à cette demande, car elle aurait été formulée en néerlandais. Le gouvernement bruxellois avait introduit sa requête en néerlandais, alors que l’enquête judiciaire avait été conduite en français.

La Région bruxelloise avait interjeté appel de ce refus devant la chambre des mises en accusation, qui a rejeté le 6 octobre l’appel pour les mêmes raisons.

le comité APPP demande à avoir droit au chapitre pour le plan B
Le comité de quartier Action Patrimoine Pavés Platanes (APPP) espère que les riverains et les organisations de défense des consommateurs auront droit au chapitre lors de l’élaboration d’un plan B pour l’Avenue du Port à Bruxelles. « Nous sommes ravis du fait que l’on s’occupera en priorité de la réfection des trottoirs et de la création d’un piste cyclable. Cela rencontre nos propositions », explique dimanche Wim Didelez de l’APPP.

Le fait que le gouvernement bruxellois n’entreprenne pas de nouvelle action judiciaire dans le dossier de l’Avenue du Port est également ressenti comme positif. L’APPP insiste cependant sur le fait que le dédommagement de l’entrepreneur ne doit pas dépasser 10 pc du coût total estimé.

« Initialement, la réfection devait revenir à 12 millions d’euros. Le ministre du Budget Jean-Luc Vanraes a déclaré dans les médias que le dédommagement pourrait aller jusqu’à 6 millions d’euros. C’est inacceptable, selon nous », affirme Wim Didelez.

LeVif.be avec Belga

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