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Un livre sur Vande Lanotte crée la polémique

Le livre « De Keizer van Oostende », L’Empereur d’Ostende, écrit par les journalistes de la VRT Luc Pauwels et Wim Van den Eynde sur le vice-premier ministre Johan Vande Lanotte a fait beaucoup de bruit ce lundi.

Johan Vande Lanotte a réagi ce lundi par une large note de presse à la sortie du livre « De Keizer van Oostende » (L’Empereur d’Ostende). Il estime que les deux journalistes de la VRT ont mis leur crédibilité en jeu pour écrire l’ouvrage. Ils ont reçu un soutien structurel d’une partie de la LDD (Lijst Dedecker), « qui a même contacté pour eux des témoins ». Après une première lecture, il a relevé selon ses dires environ 60 allégations qui sont fausses ou très suggestives.

M. Vande Lanotte regrette le fait que les témoins aient été choisis de manière sélective et qu’ils ne lui ont demandé, à quelques exceptions près, aucun document. « De nombreuses déclarations sont manifestement incorrectes. D’autres déclarations sont simplement des insinuations pour manipuler l’opinion publique. Les informations fournies n’ont pas été utilisées », selon M. Vande Lanotte, qui trouve aussi que le livre se lit « comme un blog de Dedecker ».

« Les auteurs auraient parfaitement pu et dû éviter cela : en vérifiant les informations et en me confrontant à ces allégations », ajoute-t-il, en précisant que, dans ce cas, il ne serait rien resté des conclusions du livre.

Jean-Marie Dedecker : Vande Lanotte, « menteur professionnel »

Le président de la LDD, Jean-Marie Dedecker, nie l’allégation du vice-premier selon laquelle des collaborateurs du groupe LDD ont participé à l’enquête menée contre celui-ci. D’après M. Dedecker, cela ne tient pas la route. Il décrit le ministre socialiste flamand comme un « menteur professionnel ». Pourtant, les auteurs remercient explicitement Ignace Vandewalle, le collaborateur personnel de Jean-Marie Dedecker, dans leur livre.

Ben Weyts pour un code de conduite

Le député de la N-VA Ben Weyts ne souhaite pour sa part pas se prononcer sur le fond de l’affaire, mais estime que les allégations au sujet de prétendus conflits d’intérêts peuvent être évitées en appliquant un code de conduite clair, comme c’est le cas au sein de la Commission européenne.

Outre la déclaration de la situation financière et d’autres intérêts, les commissaires ne peuvent, durant les 18 mois qui suivent leur départ, travailler ou être consultés pour le compte d’entreprises du même secteur que celui dont ils avaient la charge.

La même logique existe au gouvernement flamand, via l’interdiction pour les fonctionnaires de partir travailler dans une entreprise qui offre les mêmes services que ceux dont ils s’occupaient pour le gouvernement. Dans tous les cas, un code de conduite général comme il en existe pour la Commission européenne permettrait d’éviter que des ministres aillent travailler après la fin de leur mandat ou endossent un mandat d’administrateur pour une société à laquelle ils ont précédemment eux-mêmes attribué des subsides, selon M. Weyts.

La VRT prend ses distances

La VRT a quant à elle décidé de se distancier du contenu de l’ouvrage, suspendant temporairement ses deux journalistes de toute mission de reportage. La VRT insiste sur le fait que le livre ne tombe pas sous la responsabilité du service d’informations de la chaîne. La rédaction en chef était au courant que les deux journalistes travaillaient sur un ouvrage, mais pas du contenu détaillé de celui-ci. La chaîne a demandé à son conseil d’avis déontologique de se pencher sur la question, notamment de savoir si la crédibilité des deux journalistes était mise à mal par cette publication.

Tant que la clarté ne sera pas faite sur ce problème, Wim Pauwels et Luc Van den Eynde sont suspendus de toute mission de reportage.

« De Keizer van Oostende »

L’ouvrage débute par le constat que l’arrêté ministériel du 18 janvier sur le permis de construction et d’exploitation d’un parc éolien offshore accordé à la société Norther n’a pas été signé par le ministre de la Mer du Nord, Johan Vande Lanotte, mais par procuration par le secrétaire d’Etat à l’Energie, Melchior Wathelet.

Le ministre était encore administrateur à ce moment de la société Otary RS. Electrawinds, dont M. Vande Lanotte était président entre 2006 et 2010, est actionnaire à la fois du consortium Norther et du consortium Otary RS. « Selon certains, il est question ici de conflit d’intérêt pur et simple. Si pas à la lettre, au moins dans l’esprit (de la loi). »

Les auteurs mettent en lumière une série de dossiers ostendais et le rôle qu’aurait joué Johan Vande Lanotte dans ceux-ci : BC Oostende, le casino, la minque, Electrawinds. « Il semble que la limite entre l’entrepreneuriat public et privé est devenue de plus en plus floue chez lui, jusqu’à devenir à certains moments totalement inexistante », écrivent-ils.

« De keizer van Oostende » (Editions Van Halewyck) est disponible en librairie à partir de ce mardi et coûte 22 euros.

Levif.be, avec Belga

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