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Un juge sur sept ne veut pas de foulard islamique en salle d’audience

Le voile islamique inspire plus de réticence auprès des magistrats que la kippa juive, ressort-il d’ne enquête menée par le Human Rights Center de l’Université de Gand, et dont fait écho De Standaard samedi.

D’après l’enquête, à laquelle ont participé 255 magistrats néerlandophones et 263 francophones, les répondants se contentent d’une « attitude respectueuse » des justiciables en salle d’audience, bien qu’il soit souvent demandé aux jeunes d’ôter leur casquette. Quatorze pour cent des magistrats interrogés (11% du côté néerlandophone, 17% du côté francophone) déclarent toutefois « avoir un problème » avec les couvre-chefs religieux et affirment qu’ils demanderaient à leurs détenteurs – qu’ils soient plaignants, victimes ou témoins – de les retirer.

« Nous constatons une différence claire en fonction de la religion », explique le professeur Eva Brems, qui a dirigé l’étude. « La kippa, le turban ou le couvre-chef catholique sont considérés comme moins problématiques. Un faible pourcentage des magistrats, mais non moins significatif, a une perception négative du voile islamique, sans doute en raison des préjugés croissants », ajoute-t-elle. Ces magistrats se disent « gênés » par les foulards islamiques.

« L’idée selon laquelle l’interdiction du voile est normale se répand comme une trainée de poudre même parmi les magistrats neutres. C’est inquiétant », poursuit Eva Brems. « Il y a pourtant une différence entre liberté de religion et manque de respect », conclut-elle.

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