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Un document accable les mesures de sécurité de la SNCB

Erreur humaine, promesse non tenue en matière d’équipement de sécurité et franchissement de feux rouges, la sécurité n’a pas été la priorité numéro un des dirigeants de la SNCB par le passé, révèle une enquête réalisée par La Libre Belgique en collaboration avec la RTBF.

Un document dont La Libre a eu connaissance révèle que, le 19 novembre 2009, quand une accompagnatrice de train a été tuée à Mons, les cheminots du gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge Infrabel se sont trompés de matériel quand ils sont arrivés sur les lieux 30 minutes avant l’accident pour réparer la panne.

« Ils se sont dirigés vers le bon appareil d’alerte en cas de dépassement de la vitesse autorisée, ignorant l’appareil défectueux alors que le conducteur franchissait ce dernier à 150 km/h », explique La Libre.

« L’accident révèle également qu’il y a des failles dans la procédure d’intervention en cas de problème sur la voie ferrée. D’après un expert, la réglementation ferroviaire actuelle aggrave les risques d’accident et mérite un sérieux toilettage. »

Le quotidien ajoute qu’en 2006, Infrabel indiquait déjà dans un document qu’il planifiait un équipement du réseau permettant de traiter 80 % du danger des trains passant au rouge d’ici fin 2009, en équipant 56 % des signaux.

Or, fin décembre 2009, le gestionnaire n’affichait qu’un taux de réalisation de 24 %, souligne La Libre, qui se demande dès lors si les nouvelles promesses d’équipement du réseau des dirigeants seront tenues.

« On n’avait pas évalué que cela prendrait autant de temps »

« On n’avait pas évalué que cela prendrait autant de temps », a déclaré jeudi la porte-parole du gestionnaire du réseau ferroviaire Infrabel.

« En 2006, la société s’était engagée à sécuriser 56 % des feux pour 2009. Or, fin 2009, on en était à 24 % », peut-on lire jeudi dans la Libre Belgique.

Infrabel reconnaît une erreur d’évaluation au niveau du temps. « On a été trop ambitieux. On a organisé un planning serré pour mettre la pression à tous les niveaux, mais cela a pris plus de temps que prévu », a expliqué Caroline Powis, porte-parole d’Infrabel.

Pour installer son système de sécurité TBL1+, Infrabel avait besoin de deux certifications: une de la société KEMA et une autre de Belgorail. « C’est certainement une procédure normale que ces deux sociétés prennent du temps pour certifier le système, mais nous n’avions pas évalué que cela prendrait autant de temps. Ce n’est pas pour autant que rien n’a été fait en terme de sécurité. C’est la priorité numéro un de notre plan stratégique », a-t-elle ajouté.

Jusqu’à présent, 1.300 signaux ont été équipés du système TBL1+, ce qui couvre 42 % du risque sur le réseau. Fin 2010, Infrabel prévoit d’élever ce pourcentage à 54 %, soit l’équipement par le TBL1+ de 1.685 signaux. Fin 2012, Infrabel souhaite avoir installé ce système sur quelque 4.000 signaux au total.

Le Vif.be, avec Belga

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