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Un couple se suicide après l’avoir annoncé sur Facebook

Deux jeunes néerlandophones d’une trentaine d’année sont passés à l’acte après avoir annoncé leur suicide sur Facebook selon des informations publiées par le quotidien flamand Het Laatste Nieuws.

Davy Hendrix (28) et Katrien Vanherle (30), un couple de Zonhoven dans la province du Limbourg, ont mis fin à leurs jours la semaine passée. Avant de passer à l’acte, ils ont pris soin de prévenir leur entourage via le réseau social Facebook. Des annonces qui n’ont vraissemblablement pas été prises au sérieux par leurs centaines d’amis virtuels.

Le réseau social faisait partie intégrante de la vie du couple, c’est en effet via ce canal qu’ils s’étaient rencontrés et échangeaient leurs problèmes au quotidien. La jeune femme, Katrien, était apparemment malade et en froid avec sa famille. Avant de commettre l’irréparable, elle avait écrit sur son profil: « La nouvelle Katrien est plus forte que jamais. Je tire un trait sur le passé. » Ce sera ses mots d’adieux. Davy, son conjoint, avait également planifié son suicide. « Katrien a donné sa vie pour moi, je le fais maintenant pour elle », pouvait-on lire sur son profil. Sa famille et ses amis ne se doutaient de rien.

Difficile de dire s’il s’agit du premier suicide de ce genre en Belgique. D’autres cas malheureux ont peut-être déjà eu lieu sans être mentionnés dans les journaux. Mais c’est sans doute le premier couple à passer à l’acte de cette façon.

Cas similaires en Grande-Bretagne et au Japon

En Grande-Bretagne, une dame d’une quarantaine d’années est morte le jour de Noël 2010 d’une overdose de médicaments, après avoir prévenu ses 1048 « amis » sur le réseau social. Sous le message écrit par la désespérée, 148 commentaires ont été postés mais aucun de leurs auteurs ne s’est déplacé ou n’a alerté les secours.

En France, c’est un lycéen d’Avigon qui avait mis fin à ses jours en décembre 2010. Il s’est pendu après avoir publié « C’est mon dernier jour » sur son profil Facebook. Au Japon, ce sont de véritables pactes suicidaires qui s’organisent depuis quelques années via les réseaux sociaux.

Internet, outil de prévention

Avec l’expansion de Facebook, les cas de personnes y annonçant leur suicide se multiplient. Dans les cas malheureux, l’appel au secours résonne dans le vide parmi la multitude d’états d’âmes, heureux ou plus défaitistes, postés chaque jour par les milliers d’internautes. La plupart du temps, heureusement, un membre du réseau social alerte les secours et le pire peut être évité.

L’Internet est bel et bien un nouvel acteur important que les spécialistes de la prévention anti-suicide doivent dorénavant prendre en considération. Stéphanie de Maer, directrice du Centre de prévention du suicide de Bruxelles, explique sur les ondes de la RTBF: « Tout ce qu’il y a à voir avec le rapport à la Toile, est relativement récent. Dans la position d’acteurs de prévention, on a très sérieusement et tout à fait intérêt à nous pencher un peu plus sur ces nouvelles méthodes qui mettent en lien les gens. »

Si Internet peut être une cause de suicide, la prévention aussi, passe parfois par le net. Stéphanie De Maer ajoute: « Tout n’est pas mauvais dans Internet. Au Centre de prévention du suicide, on offre la possibilité de participer à un forum, de manière anonyme, mais c’est un forum qui est cadré, c’est du soutien, de l’écoute, un échange et ce type de forum-là, d’expérience, ça a une utilité et un sens certain. » Outre-Manche, Facebook entretient aussi un partenariat avec les Samaritains, une association britannique d’écoute qui vient en aide aux personnes désespérées.

Ca.L

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