Ministre du Budget à la Fédération Wallonie Bruxelles, André Flahaut © Belga Image

Un climat de rentrée politique inédit pour le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Après cinq semaines d’interruption estivale, le gouvernement PS-cdH de la Fédération Wallonie-Bruxelles fera ce mercredi sa rentrée politique, et ce malgré le projet – avorté à ce jour – des centristes de renvoyer les socialistes dans l’opposition, comme ils l’ont fait le mois dernier en Région wallonne.

Si les socialistes ne sont pas prêts de pardonner à Benoît Lutgen – le « traître », selon les mots d’Elio Di Rupo ce mardi matin encore dans les colonne du Soir – ceux-ci entendent néanmoins continuer à faire fonctionner l’institution dans un esprit « constructif », et « sérieux », dit-on mardi dans l’entourage du ministre-président, Rudy Demotte.

Même tonalité auprès des ministres cdH où, malgré l’embrouillamini politique actuel, on n’entend continuer à travailler. « Comme depuis le début de l’été, la priorité est d’assurer le bon fonctionnement dans nos compétences respectives. C’est notre responsabilité envers les secteurs et citoyens », fait valoir Alda Greoli, vice-présidente du gouvernement.

Pour preuve, l’agenda de ce conseil des ministres de rentrée compte une trentaine de points tout de même au total, dont certains décisionnels, et pas uniquement sur des points de détail. Plusieurs arrêtés ministériels sont ainsi sur la table, de même que l’octroi de différents subsides, l’adaptation du régime d’allocations d’études, ainsi que l’engagement de cadres supérieurs pour l’administration.

Une note d’orientation sur le cadre participatif du Pacte pour un enseignement d’excellence, le plus gros chantier ouvert de cette législature, devrait aussi être approuvé. L’octroi de subventions à différentes institutions d’aide à la jeunesse, que le cdH avait sèchement bloqué en juillet dernier au motif que l’argent allait bénéficier à des associations dépendant toutes directement ou indirectement du PS, est à nouveau à l’agenda de ce mercredi.

Mais sur ce point, aucune décision ne devrait encore être prise. « Le caractère problématique de certains dossiers persiste et retarde l’approbation du train de subsides », confie Alda Greoli. « Le dossier continue d’être travaillé de concert avec le parti socialiste afin de trouver prochainement une solution dans l’intérêt des enfants ».

Vu l’échec du cdh et du MR à convaincre DéFI de constituer une majorité alternative en Fédération Wallonie-Bruxelles, PS et cdH semblent donc pour l’heure condamnés à poursuivre leur cohabitation jusqu’aux prochaines élections, mi-2019.

Poursuivront-ils pour autant la mise en oeuvre de la déclaration de politique communautaire (DPC) –leur contrat de mariage, ndlr – négocié en 2014? Ou bien se contenteront-ils, faute de mieux, de gérer simplement les affaires courantes jusqu’à la fin de législature? Davantage au cdH qu’au PS, la question embarrasse. « Cette question est prématurée », dit-on chez Alda Greoli, « Les équipes continuent de préparer les dossiers afin qu’ils soient prêts le moment venu ».

Dans l’entourage de Rudy Demotte, malgré la situation actuelle inédite, on n’entend pas se détourner de la DPC. « Il n’y a pas de raison de la remettre en cause. Il y a un contrat. On fera le job… ».

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