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Un Bruxellois sur trois vit avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté

En Région bruxelloise, le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale se situe autour de 41,2 % et approximativement un tiers des Bruxellois (32,5%) vivent avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté.

Le taux de risque de pauvreté est environ cinq fois plus élevé parmi les Bruxellois au chômage que parmi ceux qui travaillent, ressort-il du Baromètre social 2014 de l’Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles, publié à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.

La proportion de personnes en situation de pauvreté est globalement plus élevée en Région bruxelloise qu’en Flandre et qu’en Wallonie, où le taux de risque de pauvreté est, respectivement, de 10,9% et de 16,6%.

La comparaison de la capitale avec les autres grandes villes du pays démontre toutefois que la situation socio-économique serait plus défavorable dans les grandes villes wallonnes.

Un quart des bébés bruxellois naissent dans un ménage sans revenu du travail (25,5%) et plus d’un quart des enfants de moins de 18 ans (26,2 %) grandissent dans ces conditions. Un cinquième (19,6%) de la population bruxelloise d’âge actif (18-64 ans) et 17,1% des personnes âgées (65 ans et plus) dépendent d’une allocation d’aide sociale ou d’une allocation de chômage. Près de cinq pour cent (4,9%) de la population bruxelloise d’âge actif perçoit un revenu d’intégration sociale ou équivalent, et ce pourcentage est deux fois plus élevé (9,9%) parmi les jeunes adultes.

Parmi les personnes âgées, 9,9% perçoivent la GRAPA. Ainsi, en Région bruxelloise, un jeune sur dix et une personne âgée sur dix ne disposent quasiment pas d’autres ressources que leur allocation d’aide sociale, démontre ce baromètre, qui en est à sa dixième édition. Parmi les jeunes de 18 à 24 ans, environ un jeune homme sur cinq et une jeune femme sur six ont quitté prématurément l’école sans avoir obtenu le diplôme de l’enseignement secondaire supérieur. Un actif bruxellois ayant au maximum un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur sur trois (33,2%) est au chômage.

Le coût élevé du logement, qui continue d’augmenter, pèse de plus en plus lourdement dans le budget des ménages bruxellois. Entre 2004 et 2013, le loyer moyen corrigé de l’inflation a augmenté de 20%. L’accessibilité des logements pour les personnes à bas revenus s’est donc fortement détériorée, lit-on dans le baromètre. « En témoigne notamment le nombre croissant de ménages sur liste d’attente pour un logement social (41.461), qui reflète également l’augmentation continue du déficit en logements sociaux : moins de la moitié des demandes (46,4%) sont satisfaites. »

Par ailleurs, l’Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles met en exergue de grandes disparités en termes de pauvreté entre les communes bruxelloises, où le taux de chômage varie ainsi largement: le taux le plus élevé est observé à Saint-Josse-ten-Noode (29,1%) et le plus faible à Woluwe-Saint-Pierre (9,8%). Le revenu médian par déclaration des habitants, influencé par le taux de chômage, diffère également de façon importante: de 14.033 euros à Saint-Josse-ten-Noode à 23.454 euros à Woluwe-Saint-Pierre.

Le risque de mortalité prématurée augmentent à mesure que l’on descend dans l’échelle sociale

Si 16,2 % des élèves bruxellois en première année de l’enseignement secondaire ont déjà accumulé au moins deux ans de retard scolaire, cette proportion avoisine les 20% dans les communes les plus pauvres et est nettement plus basse dans les communes plus aisées, comme à Watermael-Boitsfort (5,4%).

Enfin, la situation socio-économique des personnes influence de façon très importante leur état de santé. Selon le baromètre, « tant le risque de mourir au cours de la première année de vie que le risque de mortalité prématurée en général (avant 65 ans) augmentent à mesure que l’on descend dans l’échelle sociale ». Les enfants qui naissent dans un ménage sans revenu du travail ont presque deux fois plus de risque d’être mort-nés et, pour les enfants nés vivants, 1,5 fois plus de risque de décéder avant l’âge d’un an par rapport aux enfants qui naissent dans un ménage à deux revenus.

Le Baromètre social présente annuellement une série d’indicateurs qui éclairent différents aspects de la pauvreté en Région bruxelloise. Il n’a pas pour objectif d’évaluer l’impact des politiques sur la pauvreté mais permet de tracer le contexte global dans lequel s’inscrivent ces politiques et les défis auxquels elles doivent faire face. En outre, une certaine proportion de personnes pauvres échappe probablement à plusieurs de ces statistiques notamment parmi les personnes en situation illégale, précisent les auteurs du baromètre.

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