Yvan Mayeur (image d'archives) © Belga

Un an après les attentats, Bruxelles n’a toujours pas les moyens humains nécessaires

Un an après les attentats, la Ville de Bruxelles n’a toujours pas obtenu les moyens humains qu’elle est en droit d’attendre pour gérer quelque 900 manifestations publiques par an, qui ont lieu au centre de la capitale dans un contexte d’exigence de sécurité renforcée, affirme le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Yvan Mayeur (PS).

« Le niveau d’exigence fait que je dois mobiliser plus d’hommes. Lors d’une réunion avec les syndicats la semaine passée, nous avons partagé le constat que la police est épuisée. Cette singularité de la Ville de Bruxelles n’est pas reconnue, y compris par certaines communes bruxelloises », a commenté Yvan Mayeur, invité à faire le point un an après les attentats de Bruxelles.

Au passage, le bourgmestre a rappelé qu’il avait demandé cinquante policiers de plus dans le cadre du plan canal du gouvernement fédéral, destiné à mieux cerner le phénomène du radicalisme dans les quartiers. « Il y en a eu 25 à un moment, mais il n’en reste que 15. C’est trop peu quand dans le même temps on nous disait à l’échelon fédéral ne pas vouloir changer de mode de vie à cause des attentats », a-t-il ajouté.

Aux yeux d’Yvan Mayeur, le phénomène du radicalisme chez certains jeunes n’a ni diminué ni augmenté au cours de l’année écoulée dans les quartiers de la Ville où son existence est constatée. « On sait qu’il y a quelques poches où il y a des difficultés. Je voudrais plus d’agents de quartiers et de personnel de prévention ».

Le bourgmestre a par ailleurs estimé que la lutte contre le radicalisme violent devait passer par une réflexion plus large sur la radicalisation d’une société au sein de laquelle « fleurissent les discours racistes, monnaie courante sur les réseaux sociaux ».

Selon lui, au lendemain de l’attentat au Musée juif, la Ville de Bruxelles a voulu faire preuve de pédagogie, en tenant un discours de type philosophique dans toutes ses écoles. Ce processus s’est poursuivi sur les thèmes de la liberté d’expression, du blasphème, de l’offense, et, après l’attentat de Maelbeek, sur celui du respect, tandis que d’autres « maltraitaient le cours de citoyenneté en en faisant un cours de rien ».

« La lutte contre la radicalité passe par l’école. Il faut investir dans la jeunesse, qu’il ne faut pas désespérer mais encourager, en investissant dans l’avenir sans pleurer sur le passé. C’est un choix politique », a encore dit Yvan Mayeur.

Pour le bourgmestre socialiste, « au-delà des effets de manche, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) passe à côté de l’essentiel. Il allait nettoyer Molenbeek. Après le témoignage du chargé de projet contre la radicalisation de Molenbeek faisant le constat d’une hausse du nombre de jeunes qui adhèrent à un discours radical dans cette commune, on constate que c’est raté. Le sens que le ministre indique échoue. Cela doit partir du respect et de la prévention ».

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