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Tueurs du Brabant : le procureur déplore la diffusion de l’identité du suspect

Le Vif

Le procureur général de Mons, Ignacio de la Serna, estime que la divulgation dans la presse de l’identité du suspect placé sous mandat d’arrêt mardi dernier dans le dossier des Tueries du Brabant porte atteinte à la présomption d’innocence et peut compromettre la suite de l’instruction.

Les autorités judiciaires déplorent et regrettent profondément que, malgré leur demande expresse de ne pas révéler d’informations sur l’identité de la personne arrêtée, certains médias ont dès le lendemain de la conférence de presse non seulement communiqué son identité mais en outre ont publié sa photo, indique le procureur général de Mons, Ignacio de la Serna, dans un communiqué de presse.

« Cette manière d’agir est doublement problématique. Tout d’abord elle porte atteinte à la protection de la vie privée de l’inculpé et à sa présomption d’innocence. Ensuite, la diffusion de cette information est de nature à compromettre le bon déroulement de la suite de l’instruction », précise-t-il.

Pour rappel, un Bruxellois de 67 ans a été placé sous mandat d’arrêt par la juge d’instruction Martine Michel, mardi dernier, sous neuf chefs d’inculpation dont celui de vol avec violence avec la circonstance aggravante de meurtre. Les enquêteurs ont appris par un informateur qu’un Français du Sud aurait reçu des confidences du suspect sur sa participation aux Tueries du Brabant. Reconnu sur le portrait-robot n°17 par trois témoins (dont deux sont décédés aujourd’hui), le Bruxellois avait été interrogé et son ADN avait été prélevé. Les techniques de l’époque n’avaient pas permis de trouver une correspondance mais de nouvelles analyses sont actuellement en cours. Le suspect avait déjà fait l’objet de deux condamnations: en 1981, il avait poignardé un tiers lors d’une bagarre. En 1993, il était condamné pour le meurtre avec provocation d’un cafetier d’Uccle. Il n’était toutefois pas en détention lors des deux vagues sanglantes perpétrées par les Tueurs du Brabant.

Incarcéré à la prison de Nivelles, le suspect nie farouchement les faits. Son avocat, Me Jean-Edmond Mairiaux, a d’ores et déjà interjeté appel de la décision prise vendredi par la chambre du conseil de Charleroi. Il plaidera la libération de son client d’ici quinze jours devant la chambre des mises en accusation de Mons.

Selon le procureur du Roi de Charleroi, Pierre Magnien, il est beaucoup trop tôt pour savoir si la prime de 250.000 euros promise à tout indicateur permettant d’arrêter les Tueurs du Brabant sera décernée à l’informateur des enquêteurs ou au Français. « Pour l’heure, la personne incarcérée est considérée comme un suspect et bénéficie toujours de la présomption d’innocence », répète Pierre Magnien.

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