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Tueurs du Brabant : accélération de l’enquête et 3 policiers supplémentaires

Le Vif

Les procureurs qui diligentent l’enquête sur les tueries du Brabant ont rencontré les proches des victimes mercredi à Charleroi. Ils leur ont appris que trois pistes principales et plusieurs pistes confidentielles étaient actuellement suivies. Vu l’accélération de l’enquête, trois policiers supplémentaires compléteront la Cellule du Brabant en juillet.

Le procureur du roi de Charleroi Pierre Magnien, le procureur général de Liège Christian De Valkeneer et le procureur général de Mons Ignacio de la Serna, accompagnés de deux magistrats du ministère public, ont reçu les proches des victimes des tueries du Brabant mercredi matin. Les autorités judiciaires ont affirmé que trois pistes principales étaient actuellement suivies, ainsi que plusieurs pistes confidentielles.

La première découle de l’arrestation de Jean-Marie Tinck, le 12 mai dernier, à la suite de confidences de ce dernier à un ami français. Un faisceau de présomptions converge vers le suspect, toujours présumé innocent. D’une part, trois personnes l’ont identifié en 1997 sur base des portraits-robots diffusés à l’époque. D’autre part, il avait fait l’objet d’un prélèvement de salive et d’empreintes, sans être entendu, en avril 1999. « L’expertise psychologique menée depuis son arrestation permet d’affirmer qu’il n’est pas considéré comme un affabulateur », explique Christian De Valkeneer. « Nous tenons compte également de son passé judiciaire chargé, faisant état de violences graves envers des personnes. Par ailleurs, l’expertise ADN effectuée sur les traces retrouvées sur le chauffeur de taxi abattu à Mons n’a pas permis d’établir une concordance positive avec le profil de Jean-Marie Tinck mais que celle-ci ne peut être exclue. Enfin, le rapport du test polygraphe n’est pas encore rentré, mais il apparaît que lorsque l’on demande s’il a participé aux tueries, le suspect répond par la négative sans que cela n’apparaisse mensonger ».

La deuxième piste suivie par les enquêteurs concerne la découverte en 1987 de deux sacs dans le canal de Ronquières. Ceux-ci contenaient des preuves relatives à plusieurs attaques mortelles. Grâce aux analyses effectuées par l’INCC, il est désormais quasi certain que ces sacs n’ont pas séjourné une année dans l’eau, mais probablement un cours laps de temps. Christian De Valkeneer évoque à ce propos une possible manipulation de l’enquête, d’autant que ces deux sacs font le lien entre les deux vagues des tueries, totalement différentes dans leur perpétration. « La deuxième vague concerne des tueries aveugles qui font penser à une déstabilisation de l’Etat ou du terrorisme. La première est beaucoup plus atypique et cible des personnes en particulier », remarque le procureur général de Liège.

Enfin, la troisième piste concerne la Golf volée au restaurateur des « Trois Canards », assassiné par les tueurs du Brabant. Cette voiture, semble-t-il, a pu être repeinte pour servir à d’autres faits.

Selon les cinq magistrats en charge du dossier, l’enquête connaît actuellement un grand coup d’accélérateur et de nombreux témoignages parviennent pour l’instant aux enquêteurs. Vu cette accélération, la Cellule du Brabant a obtenu l’octroi de trois enquêteurs supplémentaires qui débuteront leur travail dès le 1er juillet, portant à 15 le nombre de policiers qui investiguent sur ce dossier.

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