Manifestation anti TTIP à Bruxelles, le 20 septembre 2016 © Belga Image

TTIP et CETA : La rue de la Loi noire de monde pour s’y opposer

Les milliers de manifestants réunis mardi après-midi rue de la Loi à Bruxelles pour protester contre les traités de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA), d’une part, et les Etats-Unis (TTIP), d’autre part, ont pris le départ vers 17H15 sous un tonnerre de slogans, roulements de tambour et coups de sifflet.

Rassemblées à l’appel de la société civile, entre 9.000 et 15.000 personnes ont pris le départ du cortège qui devait les mener du carrefour entre l’avenue des Arts et la rue de la Loi jusqu’au rond-point Schuman, face au Berlaymont. Dans le public, assez disparate, des jeunes s’époumonaient en criant haut et fort « TTIP, CETA, on n’en veut pas », d’autres arboraient des pancartes affichant leurs revendications: « le pouvoir au peuple, pas aux multinationales », « TTIP/CETA nuit gravement à la santé » ou encore « le peuple et la planète en priorité ». « Nous ne sommes pas les dindons de la farce, mais les dindons de la force », scandait un autre groupe de jeunes déguisés en volatiles.

Seuls ou en groupes, à pied, à vélo ou sur des chars, la plupart des manifestants estimaient important de faire entendre leur voix pour inciter les dirigeants européens à faire marche arrière. « Ils ne peuvent pas faire comme si la contestation n’existait pas », affirmaient trois quinquagénaires Molenbeekois, craignant que ces traités, en donnant un large pouvoir aux multinationales, « ruinent les acquis sociaux pour lesquels on s’est battu ces dernières années ».

Entre les représentants des ONG, syndicats, mutualités et mouvements citoyens, une délégation d’agriculteurs originaires de plusieurs pays européens est, elle, venue défendre les intérêts des petites exploitations agricoles qui craignent d’être avalées par les multinationales. « L’Europe vend ses agriculteurs aux grandes entreprises qui finiront par dicter ce que nous mangeons », s’indignait une militante de la Coordination Européenne Via Campesina. « Ma préoccupation principale c’est le droit à une alimentation saine et de qualité, et je ne suis pas certain que ces deux traités puissent le garantir », renchérissait un sexagénaire, plutôt pessimiste quant à l’avenir du secteur alimentaire.

Derrière une pancarte « Welcome refugees », d’autres militants fustigaient la politique d’immigration européenne. « L’Europe ferme ses portes aux réfugiés mais promeut un libre-échange débridé des marchandises. C’est deux poids, deux mesures », s’indignait un militant du MOC. Les partis politiques étaient également de la partie avec des militants d’Ecolo, du cdH, du PS et du PTB venus manifester en nombre. Le cortège s’est achevé au rond-point Schuman avec un flashmob. La police n’a recensé aucun débordement lors de la manifestation.

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