Trois piliers ne suffisent pas

Pour vivre une retraite confortable, le quatrième pilier est particulièrement indispensable. Explications.

Au moment de leur pension, les trois premiers piliers ne permettront pas à la majorité de la population de maintenir un niveau de vie équivalent à celui de leur carrière active. D’où la nécessité d’un quatrième pilier additionnel.

Celui-ci regroupe les efforts d’épargne individuels afin de maintenir son niveau de vie sans qu’ils ne soient liés aux avantages fiscaux (comme c’est le cas pour les piliers deux et trois).

Qu’en est-il de son habitation et d’autres biens immobiliers? Etre propriétaire de sa maison à l’âge de la pension pourrait en effet être considéré comme un pilier distinct car cela représente un avantage de taille.

En principe, le but n’est pas de vendre sa maison au moment de sa pension. Posséder sa propre habitation n’offre dès lors pas un complément concret et immédiat de la pension. Par contre, posséder d’autres biens immobiliers en plus de sa propre habitation et les louer, engendre des revenus qui constituent un complément important de la pension, surtout s’il n’existe pas (plus) de frais d’emprunt.

Vos placements

Tout le monde ne possède pas plusieurs biens immobiliers générant des revenus complémentaires. Par conséquent, il est dès lors d’autant plus important de se constituer un capital pendant sa carrière active qui créera des revenus au moment de la pension. De quelle façon ?

Le premier – et plus important – conseil est de commencer tôt. Car au moment du calcul final, après une période d’épargne de plusieurs années, le mécanisme d’intérêt composé fera la différence. Si cela peut sembler logique en théorie, en pratique, cet aspect est souvent délaissé.

Par ailleurs, il faut également tenir compte d’éléments tels que l’âge (combien d’années vous séparent de votre pension ?), du niveau de vie que vous souhaitez maintenir, de votre profil de risque (quels risques êtes-vous prêt à prendre pour constituer votre capital ?)…

Si, par exemple, plus de dix années vous séparent de l’âge de votre pension, vous pouvez gonfler votre portefeuille en actions et fonds d’action. Si, par contre, vous êtes assez proche de la retraite, il sera préférable de miser davantage sur les placements à revenu fixe (comme les obligations, les bons de caisse, les bons d’Etat, les produits de la Branche 21…).

Quoi qu’il en soit, il est important d’investir régulièrement afin de diminuer les risques. Vous pouvez également tenir compte du caractère défensif de votre assurance-groupe (qui est principalement investie dans des produits à revenu fixe) pour investir un pourcentage plus important en actions et moindre en placements à revenu fixe comme les obligations.

De quels produits s’agit-il? Tous les investissements possibles peuvent être utilisés afin d’atteindre votre but, à savoir celui de vous constituer un capital pension complémentaire. Il peut par exemple s’agir de placements avec couverture d’assurance comme la Branche 21 (avec rendement fixe) et la Branche 23 (sans rendement fixe).

Pour ces deux « Branches », vous devez indiquer un bénéficiaire, c’est-à-dire la personne qui recevra le capital réuni si vous veniez à décéder durant le courant de votre contrat.

La « Branche 21 »

Pour la Branche 21, vous bénéficiez d’une garantie de capital. Les cotisations que vous payez seront donc remboursées. Il faut toutefois noter que cette garantie est valable après le paiement des coûts.

Les frais d’ouverture et de gestion que vous aurez payés ne seront pas remboursés si vous mettez un terme au contrat. Grâce à la Branche 21, les cotisations procurent actuellement un intérêt fixe de 2 à 2,50 % par année. En plus de ce rendement garanti, il peut y avoir un bonus.

Ce partage des profits est néanmoins fixé chaque année et dépend des prestations de placement de l’assureur qui gère la Branche 21. En effet, l’assureur place à son tour vos cotisations dans d’autres produits pour faire en sorte que la rente fixe promise aux épargnants soit payée.

Si l’assureur réussit à générer un résultat plus important grâce à ses placements, il peut distribuer ce bonus, ou du moins une partie de celui-ci, à ses épargnants. Comme expliqué précédemment, il ne s’agit en aucun cas d’une certitude et cela est à nouveau observé chaque année par l’assureur.

Une tendance récente sur le marché des assurances de la Branche 21, sont les produits à rendement à 0 %. La rente garantie de ces produits est nulle mais le bonus ou le partage des profits sont plus élevés. En temps de bourse favorable, les produits de la Branche 21 à rendement 0 % sont plus intéressants que les produits de la Branche 21 avec rente garantie de 2 à 2,5 %.

En effet, si la bourse se porte bien, les assureurs pourront verser un bonus plus élevé à leurs épargnants. Une caractéristique – propre au quatrième pilier – est qu’il s’agit de contrats Branche 21 non-fiscaux. Cela signifie que vos cotisations ne comptent pas comme un avantage fiscal alors que, comme expliqué précédemment, c’est le cas des second et troisième piliers.

Il est important d’indiquer clairement à l’assureur que vous souhaitez conclure un contrat non-fiscal. En effet, si vous concluez un contrat fiscal, le fisc considère que vous allez déduire fiscalement les montants versés dans votre déclaration fiscale.

Ce qui a comme conséquence qu’à l’âge de 60 ans, un impôt de 10 % sera retenu sur le capital épargné. Pour éviter cela, la seule solution est de conclure un contrat non-fiscal et de ne pas déduire les cotisations payées dans votre déclaration fiscale.

La « Branche 23 »

Avec la Branche 23, vous n’avez en principe pas de garantie de capital. Les cotisations payées sont en effet investies dans un fonds de placement. Vous ne savez donc pas préalablement combien produira un placement dans cette Branche. Dans le pire des cas, vous pouvez perdre une partie de votre capital injecté.

Dans le meilleur des cas, votre rendement sera comparable à un multiple de la rente garantie d’un produit de la Branche 21. Votre profil de risque et votre horizon de placement détermineront s’il est préférable d’investir dans la Branche 21 ou la Branche 23.

Si vous pouvez vous passer de votre argent plus de dix ans et que vous êtes prêts à prendre des risques, la Branche 23 sera la plus indiquée. Par contre, si vous avez le risque en aversion et souhaitez récupérer au minimum le capital injecté, il sera plus recommandé d’opter pour la Branche 21.

Pour être tout à fait complet, on peut également ajouter que le risque peut être limité dans la Branche 23 en couplant un fonds de placement défensif à votre assurance de la Branche 23. Il peut par exemple s’agir d’un fonds qui est principalement investi dans des obligations.

La « Branche 26 »

Les produits de la Branche 26 doivent également être pris en compte. Il s’agit de politiques de capitalisation avec un rendement minimum garanti, éventuellement rehaussé d’un partage des profits. Le nouveau produit d’épargne Nova Desposit de la Fédérale Assurance en est un exemple.

Les produits de la Branche 26 diffèrent des assurances-vie comme les Branche 21 ou 23 par le fait qu’il n’y a aucune assurance, aucun bénéficiaire et aucune couverture décès. De cette manière, les produits de la Branche 26 sont davantage comparables au carnet d’épargne classique avec, comme différence, le fait que les rendements d’un produit de la Branche 26 ne peuvent pas profiter d’une exonération du précompte mobilier.

Par contre, les produits de la Branche 26 ne sont pas soumis à la taxe de 1,1 % sur les primes qui, depuis quelques années, vaut pour la Branche 21 et la Branche 23. Les produits de la Branche 26 sont intéressants si vous désirez un rendement garanti et si vous bénéficiez d’un horizon de placement à court ou moyen terme (jusqu’à huit ans).

Epargne-pension

Certaines banques et assureurs se concentrent sur le quatrième pilier en créant un concept d’épargne spécifique. C’est par exemple le cas de BNP Paribas Fortis qui, avec son Planning for Pension, propose son propre plan d’épargne-pension. Ce plan d’épargne n’offre pas d’avantage fiscal sous la forme d’une diminution d’impôts pour les contributions payées.

Le Planning for Pension se compose de deux assurances-vie séparées mais complémentaires. Le premier volet, constitution de capital , est une assurance de la Branche 21. Les versements constituent un capital garanti. Le second volet, capital plus , appartient à la Branche 23.

L’argent est ici investi dans des fonds de placement et, par conséquent, comporte davantage de risques. A mesure que la date de fin du plan d’épargne-pension approche, Fortis injecte moins de capital dans les actions et plus dans les obligations dans le second volet capital plus » et ce, afin de diminuer le risque.

Concrètement, le volet capital plus est lié à un fond dynamique dont la composition est automatiquement adaptée pendant les dix dernières années. Pour une échéance restante de dix ans par exemple, le fonds est composé à 60 % d’actions, à 20 % d’obligations, à 10 % d’immobilier et à 10 % de placements alternatifs.

Si l’échéance est de cinq ans, ce rapport change automatiquement et le fonds se compose à 40 % d’actions, à 50 % d’obligations, à 5 % d’immobilier et à 5 % de placements alternatifs.

Pour constituer votre plan d’épargne-pension Planning for Pension, vous pouvez choisir entre différentes possibilités de versements : mensuels (avec un minimum de 30 euros), annuels (avec un minimum de 360 euros), ou encore un versement unique (d’un minimum de 2 500 euros).

Planning for Pension ne prend pas nécessairement fin à l’âge de votre pension. Vous pouvez vous-même choisir à quel moment, entre vos 50 et 70 ans, vous mettez fin à votre plan d’épargne-pension. L’échéance minimum s’élève à huit ans et un mois. Comme il n’existe pas d’avantages fiscaux dans la phase de constitution du capital pension, vous ne devez pas non plus tenir compte d’un impôt en fin de parcours.

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