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Traitements dégradants : pour les parties civiles, la loi du silence règne chez MACtac

Le Vif

Le procès impliquant onze prévenus de la société MACtac, basée à Soignies, s’est poursuivi, mardi, devant le tribunal correctionnel de Mons en ce qui concerne l’affaire de harcèlement et de traitements dégradants à l’encontre de deux ouvriers de la société, dont Daniel Mignon. Les deux avocats de ce dernier et de sa famille ont entamé leur plaidoirie en rejetant le réquisitoire quant à la prescription des faits de harcèlement et de non-assistance à personne en danger du ministère public tenu le 1er avril.

« Le procureur du Roi maintient sa position malgré la décision de la chambre du conseil. Daniel Mignon a été la tête de turc pendant onze ans », selon Me Marchand, l’avocat de Daniel Mignon. « Si le harcèlement physique a stoppé en 2003, le harcèlement moral a continué et de manière beaucoup plus insidieuse. Les harceleurs de mon client lui feront des remarques désobligeantes jusqu’en décembre 2007, au moment où il craque ».

Durant quatre heures, Daniel Mignon expliquera l’ensemble des sévices qu’il a vécus au sein de l’usine.

« C’est quelqu’un qui n’a pas eu droit à la parole. On n’a pas pris la mesure de ce qu’il se passait. Des réactions animales, bestiales dans un contexte où les bizutages sont de coutume. À un moment donné, il y a eu une escalade, et, petit à petit, la personnalité de Daniel Mignon va être zappée. Il y a ici des personnes qui ont pris un rôle, un rôle de sadique », a poursuivi l’avocat.

Selon le second conseil de Daniel Mignon, c’est une certaine « culture d’entreprise qui règne chez MACtac avec des bizutages, des blagues, des jeux, comme ils disent. Mr Mignon en a été la victime mais d’autres aussi. Dans un monde ouvrier, s’il y en a un qui parle, c’est un mouchard. C’est la loi du silence qui règne en famille ».

Les parties civiles demandent au tribunal d’étendre la période infractionnelle jusqu’en décembre 2007 et de ne pas tenir compte du réquisitoire du procureur du roi quant à la prescription des faits. Le procès reprendra le 29 avril avec les plaidoiries des avocats de la société MACtac.

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