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Toujours pas de logement pour les demandeurs d’asile évacués

Ce matin à l’aube, la police locale de la zone Bruxelles-Nord a évacué des demandeurs d’asile et des personnes sans domicile fixe qui s’étaient installés depuis quelques semaines à la gare du Nord. Au total, 72 personnes ont été délogées.

Ces personnes ayant été informées préalablement de la décision de la commune de Schaerbeek de les déloger, l’opération en cours devant l’entrée du bâtiment CCN s’est déroulée dans le calme, a précisé le porte-parole de la police Roland Thiébault.

« Nous nous sommes rendus sur place avec une équipe de 17 agents. Personne n’a été interpellé. Toutes les personnes délogées quittent volontairement le lieu où elles s’étaient installées. L’opération s’est achevée vers 6 heures.

Pourtant, une certaine confusion a régné durant l’évacuation, selon Cédric Chaidron membre du collectif de défense des sans-papiers O Sundal. En effet, les policiers qui ont procédé à l’évacuation des personnes les ont dirigées vers le parc Maximilien où un autre corps de police était présent pour les empêcher de s’installer dans ce parc situé derrière la gare du Nord.

« Parmi les 72 personnes évacuées, la majorité d’entre elles sont de nationalité tchèque. Comme c’est un pays de l’Union européenne, nous sommes obligés de les considérer comme des touristes. L’évacuation, qui s’est déroulée sans problème, avait été préparée avec la bourgmestre de Schaerbeek, mais nous patrouillons dans le quartier car les services sociaux de la commune ne peuvent pas leur fournir un accueil », a précisé le porte-parole de la police.

Selon Cédric Chaidron, la plupart des personnes isolées, principalement des hommes, se sont alors dispersées dans la ville, tandis qu’il a pu obtenir que les familles puissent rester en attendant l’arrivée de Bernard De Vos, délégué général de la Communauté française aux Droits de l’Enfant.

Depuis ce matin, une quarantaine de personnes, dont 22 enfants, sont tolérées dans le parc Maximilien et attendent toujours qu’on leur trouve un logement.

Le Délégué Général aux Droits de l’Enfant, Bernard De Vos, a fait affréter un bus destiné à abriter temporairement ces enfants et leurs familles.

Pour l’heure, aucune solution de réhébergement pour ces familles Roms, originaires pour la plupart de Slovaquie, ne s’est dessinée.

Diverses associations (Ligue des Droits de l’Homme, Bruxelles-Laïque, La Maraude et les Petits Samouraïs) ont apporté vivres et boissons. Les enfants ont pu trouver une peu de chaleur dans le bus. Dans le courant de la matinée, une petite fille en état d’hypothermie a été emmenée à l’hôpital Saint-Jean où il a été suggéré à ses parents de la « garder au chaud avec des gants ou des moufles ».

Selon Bernard De Vos, la situation est dans l’impasse car les administrations communales se renvoient la balle entre elles et la Région bruxelloise, au fédéral. Il a rappelé que ces Roms, ressortissants européens pour la plupart, bénéficient de droits (scolarisation, emploi, etc.) qu’ils sont rarement en mesure d’exercer.

D’après le délégué, l’extrême dénuement qui les caractérise, combiné à l’absence d’accueil et d’accompagnement à leur arrivée, les empêche systématiquement d’envisager la mise en place d’un projet d’installation durable et d’intégration.

Le Vif.be, avec Belga

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