Michèle Sioen et Charles Michel © Belga

Toujours pas d’accord au sein du Groupe des 10

Les partenaires sociaux réunis au sein du Groupe des 10 se sont quittés, mercredi vers 23h30, sans avoir pu trouver d’accord sur une éventuelle marge salariale, a annoncé la présidente de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) et présidente du Groupe des 10, Michèle Sioen. Les différentes parties autour de la table tenteront à nouveau jeudi de conclure un accord alors que les partenaires sociaux sont attendus au gouvernement vendredi matin.

Patrons et syndicats étaient réunis mercredi depuis 16h30 au siège de la FEB. Ils s’étaient déjà vus lundi et à deux reprises la semaine précédente. « Nous ne sommes pas encore arrivés à un accord. Il reste certains sujets très difficiles sur la table. Nous continuerons demain (jeudi, NDLR) à 17h », a déclaré Mme Sioen aux quelques journalistes présents. Aucun négociateur n’a souhaité faire de commentaire à la sortie de la réunion, renvoyant à la déclaration de la présidente du Groupe des 10. Le coeur de la discussion entre les partenaires sociaux porte sur une éventuelle marge salariale sur la période 2015-2016, le chiffre de 0,74% ayant été avancé de source syndicale, ainsi que sur la question du saut d’index. Tant la FGTB que la CSC ont réaffirmé mercredi leur opposition au saut d’index, qualifié « d’injuste socialement et d’inefficace économiquement », tout en soulignant l’importance de permettre des hausses des salaires dans les secteurs.

Jeudi après-midi à la Chambre, le ministre de l’Emploi, Kris Peeters, a cependant déclaré qu’un projet de loi permettant de créer une base légale au saut d’index sera déposé « dès que possible » . Et en soirée, on apprenait que le comité régional de la FGTB Liège-Huy-Waremme avait décidé de déposer un préavis de grève, d’une durée illimitée, valable à partir du lundi 2 février prochain. « Nous avons accepté de laisser la place à la négociation jusqu’à vendredi (jour où les partenaires sociaux doivent faire rapport au gouvernement du résultat de leurs négociations, NDLR) mais les informations qui nous parviennent ne laissent pas présager une solution acceptable », avait expliqué à l’agence Belga Francis Gomez, président de la régionale liégeoise du syndicat socialiste.

Selon le rapport technique du Conseil central de l’Economie (CCE) publié fin décembre, l’écart salarial (depuis 1996) entre la Belgique et ses trois principaux voisins (Allemagne, France et Pays-Bas) a été ramené fin 2014 à 2,9%, contre 4,2% fin 2013 et 4% fin 2012. Les syndicats y voient de quoi permettre une augmentation des salaires sur la période 2015-2016 là où le patronat demande de poursuivre les efforts visant au rétablissement de la compétitivité des entreprises.

Un compromis doit également être trouvé sur la répartition de l’enveloppe bien-être, qui se monte à 319,5 millions d’euros en 2015 et 627,2 millions en 2016. Enfin, les partenaires sociaux doivent couler en conventions collectives de travail (CCT)-cadres le « mini-compromis », comme d’aucuns l’ont surnommé, conclu mi-décembre au sujet des mesures de fin de carrière et de l’harmonisation des statuts ouvrier-employé.

« Tous les dossiers sont liés les uns aux autres. L’esprit de l’accord est de faire un accord global sur tous les points », a encore précisé mercredi soir la présidente de la FEB. Les partenaires sociaux ont rendez-vous ce vendredi 30 janvier à 08H00 avec le gouvernement fédéral pour présenter le résultat de leurs négociations.

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