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Tensions au centre 127bis : la police évalue les dégâts

Les demandeurs d’asile étaient très remontés dimanche après-midi au centre 127bis de Steenokkerzeel où une quarantaine de manifestants se sont rendus en cortège, à l’appel de l’association Voix Sans Frontières/Stemmen Zonder Grenzen.

La police locale de la zone Kastze (Kampenhout, Steenokkerzeel, Zemst) va évaluer lundi matin les dégâts occasionnés dimanche soir.

Vers minuit, après le transfert de la plupart des personnes ayant pris part aux incidents vers les centres de Bruges, Vottem et Merksplas, le calme est revenu dans ce centre qui accueille des candidats réfugiés déboutés. Selon l’officier de garde de la police, Alex Mylemans, le feu n’a fait que des dégâts secondaires par rapport à ceux occasionnés par les vandales dont « certains se sont comportés comme des sauvages ».

Les dégâts les plus importants ont été causés dans l’aile réservée aux hommes où les incidents ont éclaté. Une deuxième aile où sont également logés des hommes est aussi provisoirement inhabitable.

Selon le porte-parole de la police, tous les sanitaires et tous les éclairages ont été endommagés. A la suite d’un court-circuit, il n’y a plus non plus d’électricité.

Les incidents ont éclaté dimanche à la suite d’une manifestation de solidarité d’une quarantaine de personnes organisée par le groupe d’action « Voix sans Frontières » contre l’augmentation de la violence et l’impunité qui règne dans les centres fermés.

« Nos troupes d’élite ont sorti un à un les fauteurs de trouble du centre. Certains s’étaient armés avec des couteaux provenant de la cuisine. Malgré l’importance des dégâts matériels, personne n’a été blessé », a précisé Alex Mylemans.

Rappel des faits

Des demandeurs d’asile sont montés sur les toits et ont tenté d’escalader les grillages, d’autres ont menacé de se pendre avec leur linge de lit depuis la fenêtre de leur cellule. Un début d’incendie a par ailleurs éclaté au sein du centre, a pu constater sur place l’agence Belga. Les pompiers ont été appelés, de même qu’un renfort de policiers. Le quartier a été bouclé. Deux ailes du centre 127bis ont été déclarées inhabitables.

Action de solidarité contre la violence grandissante

Une quarantaine de manifestants se sont rendus en cortège dimanche au centre pour demandeurs d’asile 127bis, selon Alex Wauters de Stemmen Zonder Grenzen/Voix Sans Frontières. Ils y ont organisé une action de solidarité contre la violence grandissante et l’impunité qui sévissent, selon eux, dans le centre fermé.

Une grève de la faim a été déclenchée cette semaine au 127bis en réaction aux mauvais traitements dont aurait été victime un Egyptien de 18 ans. Cette grève de la faim, observée par une partie des résidants, dure depuis 6 jours.

Les personnes retenues au 127bis possèdent depuis peu des gsm. Le groupe Voix Sans Frontières a ainsi pu recueillir des témoignages téléphoniques à propos de violences physiques et psychiques exercées dans le centre fermé.

Les manifestants se sont réunis vers 16h00 à la gare de Nossegem. Ils se sont ensuite rendus au centre 127bis. Ils brandissaient notamment un calicot proclamant « Droits humains en danger ».

« Les politiciens se montrent rapides à condamner la violence du régime de Moubarak mais ferment les yeux devant la violence employée par des gardiens belges à l’égard d’un jeune Egyptien. Les résidants apprécient notre action. Ils nous répondent d’ailleurs en néerlandais », expliquait Axel Wauters hier soir.

Le Vif.be, avec Belga

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