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TEC : un « abus flagrant du droit de grève »

La proposition de la CSC Services publics de faire rouler les bus normalement sur le réseau TEC Liège-Verviers a été refusée par le personnel réuni en assemblée générale, a annoncé le syndicat dans un communiqué. Le mouvement de grève, entamé depuis mercredi, se poursuit.

Le syndicat chrétien a déploré l' »échec » de l’assemblée générale qui aurait pu mettre un terme à la grève. « La CSC Services publics tiendra compte de l’ensemble des paramètres pour trouver une issue à ce conflit qui s’enlise », souligne le syndicat.

La CGSP soupçonne la direction « d’exploiter la tension sociale »

Alors que la CSC demandait vendredi matin la reprise du travail aux TEC Liège-Verviers, la CGSP a souligné dans un communiqué « le double langage de la CSC dont les hautes sphères condamnent la grève à Liège alors qu’elle a été déclenchée par un de leurs délégués ».

Pour la CGSP, les raisons du conflit ne sont « pas forcément celles que l’on entend partout ». Le syndicat estime que les problèmes « légitimes » posés dans les TEC Liège-Verviers et Namur-Luxembourg pourraient être « facilement solutionnés si la direction en avait la volonté ».

Selon le syndicat, cette volonté est inexistante car les directeurs et administrateurs généraux de TEC veulent « exploiter la moindre tension sociale pour mettre le ministre Philippe Henry en difficulté, jusqu’à utiliser les revendications des travailleurs pour faire monter la température ».

Les administrateurs et directeurs généraux du groupe TEC ont qualifié de « grotesques » les affirmations de la CGSP. « L’administrateur général, l’administrateur général adjoint de la Société régionale wallonne du transport (SRWT) ainsi que les directeurs généraux des cinq TEC n’ont qu’un commentaire à formuler: c’est grotesque », écrivent-ils dans un communiqué. « Il faut vraiment être à cours d’arguments pour en arriver là », ajoutent-ils.

La CGSP pense que le nouveau contrat de service public des TEC, actuellement négocié entre la direction générale et le cabinet du ministre wallon des Transports et notamment le système des mandats de cinq ans renouvelables après évaluation des directeurs généraux et administrateurs ne plaît pas à ceux-là et créé des tensions avec le ministre.

La FGTB refuse de porter seule le chapeau

« Toutes les actions se font en front commun », a déclaré la secrétaire générale du syndicat socialiste, Anne Demelenne, en rappelant dans la foulée que c’est la CSC qui a lancé le mouvement.

« Nous comprenons l’exaspération des usagers mais ce qu’on ne peut admettre, ce sont les petits jeux politiques de la direction du TEC qui utilise les revendications des travailleurs pour faire pression sur le ministre de tutelle », a par ailleurs précisé la responsable.

La FGTB demande dès lors aux responsables de la société wallonne de transports en commun « de ne prendre en otage ni les travailleurs, ni les usagers » et s’engage de son côté à « tout mettre en oeuvre pour trouver des solutions afin que tout rentre dans l’ordre ».

« Mais il faut que chacun assume ses actes et ses responsabilités. On ne peut pas lancer un mouvement et puis dire le contraire », a conclu Anne Demelenne.

Un « abus flagrant du droit de grève » des syndicats

L’Union wallonne des entreprises (UWE) dénonce l' »abus flagrant du droit de grève » des syndicats à l’occasion des grèves qui touchent les réseaux des TEC de Liège-Verviers et Namur-Luxembourg.

« Les organisations syndicales de la fonction publique ont largement contribué à la disparition progressive de la notion de service public en Wallonie, en faveur de la défense égoïste d’intérêts corporatistes », souligne l’UWE.

L’organisation patronale pense qu’il serait souhaitable de faire « exécuter les missions de service public de transport par des entreprises privées dans le cadre d’un contrat de gestion avec à la clé une économie pour le contribuable wallon ». L’UWE est aussi favorable à une obligation de service minimum.


Le Vif.be, avec Belga

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