Van Overtveldt © Belga

Taxe Tobin : « La Belgique doit arrêter de jouer la montre »

La mise en place de la taxe Tobin dépend avant tout d’une « question de volonté politique », estime lundi le CNCD-11.11.11, qui appelle la Belgique à « arrêter de jouer la montre ». La coupole, regroupant près de 90 ONG, syndicats et associations, participe à une action à l’échelle européenne baptisée « l’horloge tourne ».

La taxe sur les transactions financières (TTF ou taxe Tobin), qui prévoit un prélèvement minime sur chaque transaction, est négociée depuis 2013 par dix pays européens, dont la Belgique. Le but affiché actuellement est de prévoir une taxe de 0,1% sur les transactions en actions et obligations et de 0,01% sur les produits dérivés. Les Etats membres ne sont toutefois pas d’accord sur les conditions.

Le gouvernement belge veut notamment éviter à tout prix les effets négatifs sur l’économie réelle d’un nouvel impôt. Le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), négocie dans les clous de l’accord de gouvernement et du mandat reçu de l’exécutif, indiquait encore la semaine dernière son porte-parole.

Le CNCD-11.11.11 considère pour sa part que « les multiples manoeuvres intentées par la Belgique démontrent surtout la volonté du ministre des Finances de bloquer les négociations, voire de vider le projet de sa substance ».

« Visiblement, le gouvernement belge joue la montre en tablant sur les prochaines échéances électorales chez ses pays voisins pour faire échouer le projet. Pourtant, le temps presse. Selon les estimations de la Commission, l’instauration de la taxe Tobin pourrait rapporter plus de 22 milliards d’euro de recettes fiscales annuelles aux dix pays participants », souligne le CNCD-11.11.11. « Cela signifie qu’un jour sans taxe ‘coûte’ 60 millions d’euros aux finances publiques des dix pays, une heure de retard, 2,5 millions d’euros, et une minute, 40.000 euros », ajoute-t-il.

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