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Survol de Bruxelles : ce qui va changer

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Sous la pression des partis flamands, Melchior Wathelet devrait mettre en oeuvre l’ensemble de son plan avions d’ici début 2014. Le fruit d’un marchandage politico-communautaire et qui fait bien des mécontents.

A sept mois des élections, le futur plan de survol de Bruxelles et environs au départ de l’aéroport de Zaventem suscite des turbulences au fédéral. Mis sous pression par les partis flamands dans ce délicat dossier, Melchior Wathelet sera interpellé, ce 22 octobre, en commission Infrastructure de la Chambre. Depuis des mois, le secrétaire d’Etat CDH en charge de la Mobilité est avare d’informations sur l’état d’avancement du plan et les blocages qu’il rencontre. Mais on apprend, de bonne source, qu’il compte achever sa mise en oeuvre progressive en janvier et février prochains. Des modifications seront apportées aux routes aériennes suivies au départ des pistes 25 droite et 07 droite pour aboutir, dixit Wathelet, à une « équitable répartition des nuisances sonores » sur la capitale et le Brabant flamand.

« Equitable » ? Issu des accords fédéraux de décembre 2008 et février 2010, le plan élaboré est surtout le résultat de marchandages politico-communautaires. Immobilisé en bout de piste pendant trois ans dans l’attente d’une solution à la crise gouvernementale de 2011, puis des résultats d’une nouvelle étude réclamée par l’Open-VLD, il n’a pas dépassé le stade des négociations intercabinets. Toutefois, le 19 septembre, les normes de vent qui déterminent l’usage des pistes de Brussels Airport ont été retouchées, première étape du plan Wathelet. Objectif : soulager certains quartiers de la périphérie est qui, par fort vent de secteur est ou nord-est, subissent les atterrissages sur la piste 01.

Du coup, si Belgocontrol applique réellement la mesure, la 25R, piste principale de décollage, sera plus souvent utilisée, avec à la clé plus de survols de Bruxelles et des périphéries est et nord.
Poussés par des bourgmestres et des comités de riverains, les partis flamands de la majorité, SP.A en tête, ont critiqué ce « rééquilibrage » et exigé l’entrée en vigueur rapide d’autres mesures destinées à soulager la périphérie nord. « Déplacer le bruit d’une Région à l’autre, comme le fait Wathelet, c’est manquer d’éthique et de moralité, accuse le Dr Marc Goethaels, d’Actie Noordrand, association active à Meise, Grimbergen, Vilvorde… Les décibels et l’intensité du trafic ont un effet direct sur la santé. De plus, les pilotes et des experts estiment que les nouvelles normes de vent arrière peuvent être une source d’insécurité. »

Pour l’association Bruxelles Air Libre, « le plan Wathelet ne résout rien, ni humainement ni durablement. Les habitants situés sous les routes aériennes empruntées depuis la piste 25R vont trinquer encore plus qu’avant, particulièrement ceux qui habitent de part et d’autre du canal, touchés par plusieurs mesures du plan. Ce n’est pas en déplaçant les nuisances d’une population à une autre qu’on règlera le problème de l’aéroport urbain de Zaventem ». Face à la grogne des riverains, le cabinet Wathelet invoque la bonne foi du secrétaire d’Etat : « Il ne fait qu’exécuter un plan décidé par d’autres, remarque Isabel Casteleyn, sa porte-parole. Originaire de Verviers, il n’a rien à gagner dans telle ou telle modification de route aérienne en Région bruxelloise. »
L’objectif de Wathelet est de rendre le plan opérationnel pour la fin décembre, « mais vu les fêtes de fin d’année, ce sera peut-être pour début 2014, admet-on dans son entourage.

Le dossier complet, avec le plan Wathelet en carte et tableau, dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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