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Survol de Bruxelles : Catherine Fonck propose deux scénarios

Le Vif

La secrétaire d’Etat à la Mobilité, Catherine Fonck, a mis sur le papier trois scénarios permettant de répondre à l’ordonnance du tribunal de première instance de Bruxelles. L’un d’entre eux « ne tient pas la route », selon elle.

Le 31 juillet, le tribunal à mis à mal une partie du plan de répartition des vols de l’aéroport national mis au point par Melchior Wathelet. Il a assigné un délai de trois mois à l’Etat pour mettre l’ordonnance en oeuvre, avec une menace d’astreinte. Le délai expirera le 1er novembre.

Le scénario 1, jugé non applicable, implique de concentrer les vols sur la balise de Huldenberg, soit sur la périphérie est de Bruxelles. Il n’est compatible ni avec un arrêt rendu le 17 mars 2005 par la Cour d’appel de Bruxelles, ni avec la loi de 2006 sur l’évaluation des incidences environnementales. Il ne permet pas en outre de rencontrer l’exigence de 3 mois car il impose de créer une route non publiée, une opération qui prend au moins 30 semaines, le délai minimal fixé par Belgocontrol.

Ce faisant, la secrétaire d’Etat jette un sort à l’analyse de la Direction Générale du Transport Aérien (DGTA) qui repose sur l’idée d’un moratoire du plan et préconise d’acter le plus rapidement possible la réactivation de la route de l’ancien virage à gauche vers la balise Huldenberg, « seule solution rapide permettant de préserver la capacité de l’aéroport ».

Le scénario 2 transfère les routes visées par l’ordonnance sur les routes existantes du Ring (route Zulu) et « Ikea » afin de survoler de préférence les zones les moins densément peuplées. Deux inconvénients: une diminution importante de la capacité aéroportuaire de jour (environ 50 pc) et la compatibilité discutable avec le délai de 3 mois.

Le scénario 3 transfère pour la nuit les vols vers les routes du Ring et pour le jour vers les routes Delta et Ikea. Deux inconvénients à nouveau: la route Delta implique le survol de jour de zones densément peuplées et l’hypothèse induit une diminution « faible » de la capacité aéroportuaire de jour (environ 20 pc).

Les diminutions de capacité sont à relativiser, d’après le cabinet de Mme Fonck. La capacité théorique de l’aéroport est de 74 mouvements par heure. Or, en période de pic, le nombre de mouvements ne dépasse pas les 60 unités.

La secrétaire d’Etat estime qu’il n’est pas opportun de faire appel de la décision. Le délai expire le 1er septembre. Le recours ne serait de toute manière pas suspensif.

A moyen terme, des mesures structurelles devront être prises par le prochain gouvernement. Mme Fonck met en avant la définition d’un nouveau plan de survol, l’allongement de la nuit, la nécessité de choisir entre une politique de dispersion des vols et une autre de concentration, assortie d’une politique d’expropriation et d’isolation ou encore l’opportunité de définir une politique belge avec les aéroports régionaux.

Le rapport a été transmis au gouvernement et aux deux formateurs.

Le cdH doit abroger le plan Wathelet

Les Verts ont réclamé l’abrogation sans tarder du plan de répartition des vols de l’aéroport national mis au point par l’ex-secrétaire d’Etat Melchior Wathelet. Selon eux, la note de sa successeur Catherine Fonck « contient des propositions inapplicables et désavouées par l’administration ».

« La secrétaire d’Etat doit abroger le plan Wathelet et proposer un retour aux routes utilisées avant la mise en place de ce plan catastrophique pour les Bruxellois. Il s’agit de la seule solution crédible dans l’immédiat pour mettre fin aux nuisances supplémentaires engendrées depuis février 2014 », ont souligné les députés Benoît Hellings et Evelyne Huytebroeck dans un communiqué.

Ecolo stigmatise l' »attitude désinvolte » de Catherine Fonck qui refuse de suivre les recommandations de son administration.

Les Verts attendent par ailleurs du prochain gouvernement fédéral qu’il planche sur un plan de vol définitif qui à la fois soulage la périphérie est de Bruxelles et supprime définitivement la route du Canal en prenant « pour balise générale » le survol des zones moins densément peuplées. Ils réclament également des mesures globales: interdiction des vols de nuit, plafonnement du nombre de mouvements annuels, prolongement des pistes vers l’est, mise en place d’un fonds d’indemnisation et d’isolation, etc.

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