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STIB: les propos de Lauwers font monter la tension entre PS et CD&V

Les propos tenus par le directeur général faisant fonction de la STIB Kris Lauwers, il y a plus d’une semaine, disant, entre autres, qu’il fallait traire les voyageurs et décourager l’usager de faire de courts déplacements sur le réseau ont provoqué un regain de tension entre les partenaires CD&V et PS de la majorité bruxelloise, ce vendredi après-midi au parlement régional.

Le directeur général ad interim de la STIB, Kris Lauwers, avait plaidé vendredi dernier, dans le quotidien De Morgen, pour que l’on aille chercher plus d’argent chez le voyageur pour les investissements futurs de la STIB, parlant de la nécessité de les « traire ». Il avait dit douter des abonnements « parce qu’ils incitent les gens à prendre le plus possible les transports en commun » et considéré comme un échec pour la STIB, le recours fréquent d’usagers à ses véhicules pour de courts déplacements.

Lors d’un mini-débat organisé vendredi après-midi au parlement bruxellois, tous les intervenants (MR, FDF, Ecolo, Groen!, cdH, PS, sp.a)ont condamné les propos tenus à l’exception de la cheffe du groupe CD&V Brigitte De Pauw.

La ministre Grouwels a elle aussi loué le travail de Kris Lauwers à la STIB au cours des dernières années. Elle a reproché au ministre-président socialiste Charles Picqué, absent à ce moment, de mettre en danger la procédure de sélection d’un nouveau directeur général, frappée d’un devoir de discrétion, en ayant affirmé que Kris Lauwers s’était disqualifié dans la course à la direction de la société.

Brigitte Grouwels a par ailleurs accordé partiellement le bénéfice du doute à Kris Lauwers, louant son travail au sein de la direction de la STIB.

Vincent De Wolf (de l’opposition MR) a ironisé en affirmant que si les écologistes avaient eu connaissance des propos de Kris Lauwers il y a plusieurs mois, ils auraient soutenu Alain Flausch que les Verts ont durement critiqué, lorsque celui-ci dirigeait la STIB.

Dans la majorité, hormis Brigitte De Pauw, tous ont condamné les propos de Kris Lauwers.

Céline Delforge (Ecolo) a jugé que le directeur faisant fonction était « grassement payé par un service public qu’il met en danger ». Faisant allusion à des comportements du directeur général sortant Alain Flausch, elle s’est demandée si le mépris du public relevait d’un esprit d’entreprise à la tête de STIB.

Annemie Maes (Groen!) a évoqué un « mépris » comparable à celui de l’ex-patron CD&V de la SNCB Etienne Schouppe à l’égard de l’entreprise publique qu’il dirigeait.

Didier Gosuin (FDF) a quant à lui vu dans ce dérapage, un effet de l’absence de clarté du gouvernement sur les moyens de financer les nombreux objectifs assignés à la STIB.

Brigitte De Pauw a encore attaqué le PS en la personne du vice-président de la STIB Ridouane Chahid pour lequel avait demandé, au nom de son parti, le rejet de la candidature de Kris Lauwers.

Celui-ci a été défendu par Jamal Ikazban (PS) qui a rappelé que contrairement à un directeur, censé respecter un devoir de neutralité, un administrateur pouvait exprimer la position de la formation qu’il représente.

Si l’on en croit les messages à peine voilés de plusieurs intervenants, la discussion reviendra par la porte ou par le fenêtre de la Commission infrastructure du parlement au cours des prochaines semaines.

LeVif.be, avec Belga.

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