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Stib : Alain Flausch jette l’éponge

A 60 ans, l’homme qui a dépoussiéré la Stib avec les méthodes du privé démissionne. En cause : le refus d’augmenter sa rémunération annuelle.

Patron de la Stib depuis onze ans, Alain Flausch quitte son poste, lassé du « manque de reconnaissance du travail accompli ». Le conseil d’administration de la société des transports publics bruxellois a en effet refusé son ultime demande de revalorisation salariale. Le grand moustachu au look immuable, qui disposait d’un revenu annuel de 170 000 euros par an, réclamait, depuis des mois, une augmentation qui aurait porté sa rémunération à 230 000 euros, sans compter un rattrapage sur bonus. « Mon job n’est pas une sinécure, nous confiait Flausch cet été. Je ne me suis pas enrichi en venant à la Stib ! »

Flausch abandonnera ses fonctions d’administrateur général de la Stib au plus tard à la fin de l’année. Le gouvernement bruxellois va lancer une procédure d’urgence pour lui désigner un successeur. Kris Lauwers, l’adjoint flamand de Flausch, assurera l’intérim. Déjà président de l’Union internationale des transports publics (UITP), Flausch va en devenir le secrétaire général.

Homme au franc-parler et au caractère impulsif, Flausch était la bête noire des syndicats et sa gestion du personnel était très critiquée parmi les travailleurs de la Stib, société qu’il a dépoussiérée avec les méthodes du privé. Il était dans l’oeil du cyclone depuis juin dernier, après la publication d’une note interne controversée. Rédigée en novembre 2010 par Jean-Michel Mary, un protégé de Flausch, cette analyse prospective présentait les mandataires politiques bruxellois comme des personnalités prudentes et de peu d’envergure. En conséquence, l’auteur suggérait de rattacher la Stib au niveau fédéral, seul capable, selon lui, d’assurer le développement du réseau régional, via des partenariats publics-privés. « C’était une simple opinion, un document de travail, dérobé et envoyé aux médias », confiait le directeur-général au Vif/L’Express. Elle a néanmoins scandalisé les élus PS, Ecolos et CDH, qui ont réclamé des sanctions et des comptes au management de la Stib.

Olivier Rogeau

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