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Stade national : le gouvernement bruxellois soutient le choix du Heysel

Le Vif

Le gouvernement bruxellois réuni vendredi et samedi en séminaire à Ostende – une première depuis la naissance de la Région-capitale – s’est mis d’accord pour soutenir l’implantation du nouveau stade national sur le site du parking C situé l’arrière du plateau du Heysel.

Il défendra ce choix auprès de la Flandre, sur le territoire de laquelle ce terrain, propriété de la Ville de Bruxelles, est situé, et du gouvernement fédéral, a annoncé samedi midi le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort entouré des ministres régionaux.

Le temps presse pour le choix de l’implantation du nouveau stade pour permettre à l’Union belge de football de défendre la candidature de la Belgique à, au moins, l’organisation de la journée d’ouverture ou de la finale du championnat d’Europe de football en 2020. Ce choix est aussi déterminant pour le réaménagement de tout le plateau du Heysel.

Dans ce contexte, le secrétaire d’État bruxellois du Logement, Christos Doulkeridis, a annoncé que les ministres bruxellois soutenaient l’affectation future du site de l’actuel stade Roi Baudouin au logement, dont 15% à finalité sociale.

Les deux journées de travail de l’équipe gouvernementale bruxelloise ont également permis d’avancer sur l’affectation de plusieurs autres zones d’intérêt régional.

A Tour et Taxis, appelée à devenir une zone mixte bureaux-logements, le tracé de la future ligne de tram a été défini. Celui-ci rejoindra le site depuis la gare du Nord en empruntant la future passerelle Picard.

Le site de Schaerbeek-Formation sera transformé en plate-forme logistique, celui de Schaerbeek-Josaphat sera affecté au logement, dont un tiers à finalité sociale.

A Reyers, c’est bien une « Cité des médias » et du logement qui est dans le viseur. Un concours international visant à réaménager l’entrée de Bruxelles, via l’E40, en boulevard urbain sera lancée avant les vacances parlementaires.

Enfin, le gouvernement a décidé de mettre en place une zone économique franche le long du Canal. Les ministres bruxellois ont aussi décidé d’y implanter le futur Musée d’Art moderne et contemporain.

Un signal fort pour l’Eurofoot, Neo et le rayonnement international

La décision du gouvernement bruxellois est un signal fort pour le championnat européen de football, pour le projet Neo de réaménagement du Heysel et pour le rayonnement international de Bruxelles et du pays tout entier, ont affirmé samedi les chefs de file de la majorité PS/MR de la Ville de Bruxelles.

« La décision de l’implantation d’un nouveau stade de football se faisait attendre depuis longtemps. Les autorités de la Ville de Bruxelles, Freddy Thielemans, bourgmestre, Alain Courtois, premier échevin en charge des Sports, et Philippe Close, échevin en charge du Tourisme et des Finances se réjouissent que cette décision ait été tranchée par le gouvernement bruxellois », ont fait savoir ceux-ci dans un communiqué commun.

Pour Freddy Thielemans, cette décision formelle permettra à la Ville d’avancer plus concrètement dans la réalisation du projet de réaménagement du plateau du Heysel, Neo. « Depuis 1988, je me bats pour que soit construit un nouveau stade à Bruxelles et je me réjouis donc qu’on en arrive en fin de processus. Idéalement, il devrait s’agir d’un stade multifonctionnel digne de la capitale de l’Europe », a ajouté Alain Courtois.

La Ville de Bruxelles, propriétaire du parking C, restera partie prenante dans l’exploitation du nouveau stade de football, ce qui lui permettra d’allier au mieux ses intérêts dans le cadre des activités actuelles (Parc des Expositions) et des fonctions qui seront créées dans un futur proche dans le cadre du projet Neo.

Toujours selon la Ville de Bruxelles, le nouveau stade bénéficiera des retombées positives – en termes de mobilité et de convivialité – qu’apportera Neo. Le projet prévoit par ailleurs le maintien du nombre de places de parking à cet endroit. Elles pourront être prévues en sous-sol ou en silo.

Vincent de Wolf se réjouit mais appelle à la prudence

Le chef du groupe MR au parlement bruxellois, Vincent De Wolf, s’est réjoui, samedi dans un communiqué, des ambitions footballistiques de la Belgique et de la Région bruxelloise mais il appelle à la prudence pour préserver le caractère national du stade qui sera situé en Flandre.

Vincent De Wolf se réjouit d’abord des ambitions footballistiques de la Belgique et de la Région bruxelloise. Il dit ensuite comprendre que la démolition du stade actuel et sa reconstruction engendreraient des problèmes de nuisance et de mobilité et de la nécessaire construction de logements sur le site.

Le chef du groupe MR au parlement bruxellois pense toutefois que l’option choisie par le gouvernement bruxellois suscite « de vives inquiétudes ». Il estime que le caractère national du nouveau stade devra être consacré, la nouvelle implantation se situant sur le territoire de la Flandre. « Le bénéfice de ses activités commerciales et la mise à l’emploi de travailleurs ne pourront uniquement profiter au Nord du pays », s’inquiète-t-il.

Vincent De Wolf est d’avis que « la Région bruxelloise et les Bruxellois devront nécessairement y trouver leur compte ». Pour lui, le nouveau stade ne sera pas sans « conséquences financières et sociales au lendemain du juste financement de la Région bruxelloise ».

Il estime enfin que « l’impact culturel, (…) les effets induits en matière de taxes, les conséquences innombrables pour les entreprises de service, pour la mobilité à Bruxelles, etc. devront nécessairement faire l’objet de justes répartitions ou compensations ».

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