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Spot Greenpeace : les plaintes sont « irrecevables » selon le Jury d’éthique publicitaire

Dans une lettre adressée le 5 juillet à Greenpeace, le Jury d’éthique publicitaire (JEP) a fait savoir à l’organisation environnementale qu’aucune plainte ne pouvait être retenue contre son spot controversé – celui où trois faux employés d’Electrabel brutalisent un sosie d’Elio Di Rupo.

Rendu public le 26 juin dernier, le clip qui montrait, en dénonçant la « mafia » d’Electrabel, trois sbires torturant le Premier ministre afin qu’il renonce à appliquer la loi de sortie du nucléaire, jouait sur l’effet de surprise autant que sur l’humour second degré. Ce clin d’oeil, toutefois, n’a pas du tout été apprécié par des employés du fournisseur d’énergie, qui ont estimé que le spot offensait considérablement leur image et celle de leur employeur. Le 27 juin dernier, le JEP recevait une première volée de 58 plaintes, et encore 12 autres dans les jours suivants. A leur examen, il est cependant apparu qu’elles sont issues de la même source. Le Jury relève ainsi que toutes ces plaintes « proviennent d’employés et de cadres d’Electrabel et d’entreprises liées, ce qui ressort entre autres de leur contenu », que toutes « ont été introduites dans une période de temps très courte » et que toutes « sont similaires au niveau de l’argumentation ». Aucune plainte, donc, n’a visiblement été déposée par des citoyens du « grand public ».

Sur base des éléments concernés, le Jury estime qu' »on peut difficilement ne pas conclure qu’il s’agit d’une action concertée de la part de l’entreprise commerciale visée Electrabel ». En foi de quoi, le Jury a déclaré ce lot de plaintes irrecevable, sur base de l’article 5 de son règlement, qui stipule que l’intervention du JEP ne peut être demandée qu’à l’initiative de toute personne qui ne poursuit justement pas de but commercial. Le Jury précise enfin qu’il n’a pas examiné le contenu spécifique des plaintes individuelles, et que sa déclaration d’irrecevabilité ne contient donc aucune décision quant au caractère licite ou non de la publicité incriminée. Suite au Tribunal ?

Valérie Colin

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