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Soins de santé : la proposition de budget des mutualités rejetée

Le comité de l’assurance de l’Institut National de l’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI) a rejeté lundi la proposition de budget élaborée par les mutualités pour l’année prochaine, ont annoncé les Mutualités chrétiennes et les Mutualités socialistes.

Selon les paramètres légaux, en tenant compte d’une norme de croissance de 3 %, le budget des soins de santé aurait dû atteindre 25,3 milliards d’euros. Les mutualités ont toutefois voulu tenir compte de la situation budgétaire difficile et ont mis sur la table un budget de 24,2 milliards. Il subsistait donc une marge d’1,15 milliard d’euros. Une marge importante qui provient des efforts d’économie réalisés par le secteur au cours des années précédentes, soulignent les mutualités.

« Budgétairement parlant, nous traversons une période difficile. Nous estimons donc important de donner aux négociateurs du gouvernement le signal que les partenaires des soins de santé prennent eux aussi leurs responsabilités », a déclaré le secrétaire général des Mutualités chrétiennes, Jean Hermesse. « Notre proposition démontre que nous pouvons réaliser des économies et augmenter l’efficacité des soins, sans que le patient n’en ressente des effets négatifs. C’est de notre responsabilité en tant que cogestionnaire de l’assurance soins de santé ».

Un montant de 95 millions d’euros était prévu pour un meilleur remboursement des soins dentaires (implants, couronnes, bridges) et 48 millions d’euros devaient permettre de franchir une première étape dans le remboursement des consultations de psychothérapeutes. Quinze millions d’euros étaient également prévus pour renforcer l’accessibilité financière des soins de santé, en particulier pour les maladies chroniques.

Comme il n’y a pas de moyens supplémentaires pour financer ces nouvelles initiatives, leur coût était compensé par des économies obtenues sur le prix des médicaments ou en encourageant la prescription des médicaments les moins chers par la révision de la nomenclature des actes médicaux sur la base de l' »Evidence Based Medecine ». Les mutualités réclament sans tarder de nouvelles réformes structurelles, en particulier un nouveau financement du secteur hospitalier, un réétalonnage de la nomenclature revalorisant les actes intellectuels, des prix transparents et un renforcement de la part de médecins conventionnés.

Une partie des prestataires de soins, en particulier les médecins et les gestionnaires hospitaliers ont refusé la proposition. Les premiers ont déploré l’atteinte qui était faite à la revalorisation des honoraires médicaux. Selon un communiqué du Cartel, un effort de 60 millions d’euros était prévu sur les honoraires des médecins pour permettre le remboursement des consultations chez un psychologue.

Aux yeux des Mutualités socialistes, cette opposition montre que la contribution du budget des soins de santé à l’assainissement budgétaire a atteint ses limites.

« Cette proposition porte à 4,6 milliards d’euros la contribution de l’assurance maladie à l’assainissement des finances publiques depuis 2012. Economiser davantage impacterait gravement la qualité et l’accessibilité des soins de santé, mais aussi l’emploi. Il est dès lors crucial pour l’avenir de notre système de soins de santé de maintenir la norme de croissance de 3% du budget de l’assurance maladie inscrite dans la loi », a souligné le président, Michel Jadot, qui a appelé le prochain gouvernement à « tenir compte de la proposition équilibrée des mutualités pour le budget 2015 ».

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