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SNCB : pas de grèves spontanées, mais « des actions organisées »

Jo Cornu, l’administrateur délégué de la SNCB, fustige les mouvements de grève qui touchent le réseau ferroviaire depuis vendredi. « Ce ne sont pas du tout des actions spontanées, il est clair que ce sont des actions organisées », a-t-il déclaré mardi devant la presse.

Le patron de l’opérateur ferroviaire dénonce des actions « inutiles » qui sapent les efforts réalisés ces dix derniers mois afin d’améliorer le service et la ponctualité des trains. « C’est inacceptable pour les utilisateurs de la SNCB », estime-t-il.

Il a affirmé que les syndicats lui ont assuré qu’ils ne soutenaient pas ces mouvements et qu’ils se tenaient aux actions annoncées par le front commun syndical mercredi passé, parmi lesquelles figure la grève nationale du 15 décembre. Jo Cornu souligne néanmoins une dissension au sein du mouvement syndical puisque des responsables locaux ont exprimé leur soutien à ces grèves sauvages. Il estime dès lors qu’il pourrait s’agir d’initiatives d’autres organisations, non reconnues, voire d' »actions politiques ». « Je n’exclus pas du tout que, par exemple, le PTB puisse organiser de telles grèves », a-t-il déclaré. Le parti de gauche radicale a lui démenti être derrière ces actions syndicales. Il a ainsi précisé que le comité de direction qui s’est tenu lundi s’attendait à de nouvelles actions mardi. Il a par ailleurs indiqué que des sanctions étaient prévues, ne sachant toutefois préciser lesquelles.

Selon un protocole d’accord entre direction et syndicats datant de 2008, un préavis doit être déposé suffisamment à l’avance pour chaque grève afin de laisser du temps pour arriver à une solution via la concertation. « Chaque arrêt de travail qui ne répondra pas aux conditions de préavis et de concertation sera considéré comme une absence injustifiée », stipule le protocole. Dans le passé, des sanctions disciplinaires ou des avertissements ont ainsi été prononcés dans le cas de grèves illégitimes. Jo Cornu ne pouvait pas encore chiffrer le préjudice financier que représentent ces grèves pour l’entreprise. Une réunion de concertation entre les syndicats et le comité de coordination RH de la SNCB se tiendra mercredi à 18h, a indiqué la CGSP. La ministre de la Mobilité Jacqueline Galant rencontrera également les représentants des cheminots vendredi à 14h pour une réunion d’information.

Il s’agit d’actions spontanées venant de travailleurs mécontents (CGSP)

Les actions de grève spontanées survenues ces derniers jours dans les gares de La Louvière, Charleroi et Liège n’ont pas été organisées, contrairement à ce que l’administrateur délégué de la SNCB, Jo Cornu déclare, a réagi Jean Pierre Goossens, secrétaire général de la CGSP/ACOD Cheminots. « Il s’agit d’actions spontanées, de la part de travailleurs mécontents », selon le responsable syndical. Jean Pierre Goossens souligne que les grèves ont éclaté dans des régions où le taux de chômage est élevé, ce qui joue sur l’inquiétude des grévistes. Le syndicat socialiste a appelé ses membres à s’en tenir au plan d’actions décidé la semaine dernière. « Ce n’est pas le moment pour des actions spontanées », poursuit Jean Pierre Goossens, qui dit également comprendre le mécontentement dans le chef des travailleurs.

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