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SNCB : la grève continue vendredi, les mêmes perturbations sont à craindre

La réunion entre les syndicats, HR-Rail, la SNCB et Infrabel s’est terminée jeudi vers 15h15 sans accord, malgré une discussion qualifiée de « pas mauvaise » par le président de la CGSP-Cheminots, Michel Abdissi. La grève se poursuit dans l’attente d’une nouvelle réunion prévue vendredi à 11h30.

La CGSP-Cheminots et la CSC Transcom poursuivent leur action de grève jusqu’à au moins vendredi 11h30.

« Nous avons reçu le mandat de ne pas toucher au système des jours de crédits (récupération, NDLR), nous ne pouvons pas accepter de changement de formule en cours de route », a indiqué M. Abdissi à l’issue de la réunion. « Il existe toutefois une volonté de trouver une solution », a-t-il tempéré.

Les syndicats, HR-Rail, la SNCB et Infrabel ont convenu de se revoir vendredi à 11h30 au siège de HR-Rail, rue de France à Anderlecht. La poursuite du mouvement de grève dépendra de l’issue de cette réunion.

Les syndicats CGSP-Cheminots et CSC-Transcom ont lancé un appel à la grève mercredi pour protester contre la décision de HR-Rail d’appliquer une mesure diminuant les jours de crédit des cheminots dans le cadre de l’augmentation de la productivité demandée par le gouvernement. « Il faut savoir que, en un an, les cheminots ont augmenté leur productivité de 6%, contre les 5% demandés par le gouvernement. On ne peut pas dire que nous ne faisons aucun effort », a fait remarquer Michel Abdissi.

« Rien n’a encore changé même si l’on sent une ouverture à la discussion. La porte n’est pas fermée même si le retrait de la note litigieuse n’est pas encore à l’ordre du jour », a affirmé pour sa part Marianne Lerouge, responsable générale CSC Transcom. « Les débats vont se poursuivre. En attendant, nous couvrons le mouvement spontané venu du terrain. »

La SNCB conseille à ses voyageurs tant pour le reste de la journée de jeudi que pour vendredi de tenir compte d’une circulation ferroviaire perturbée, a indiqué la société dans un communiqué.

La discussion porte sur les jours de crédit. Ce sont des jours de récupération dont bénéficie le personnel qui est amené à travailler 40 heures par semaine, alors que le régime officiel est de 38 heures en Belgique. Par une convention interne conclue en 1996, il a été prévu que le temps de travail officiel était fixé à 36 heures par semaine au sein des chemins de fer belges. Pour compenser les heures supplémentaires prestées, des jours de récupération et de crédit ont été mis en place.

La mesure qui diminue les jours de crédit des cheminots avait été décidée en décembre dernier dans le cadre de l’augmentation de la productivité des travailleurs du rail. HR-Rail était alors passé en force en commission paritaire nationale, selon les syndicats. La décision avait cependant fait l’objet d’un recours, toujours en cours, devant le Conseil d’Etat. HR-Rail a décidé de ne pas attendre une décision de cette juridiction pour diminuer les jours de crédit de son personnel, et cela, avec effet rétroactif au 1er janvier, selon les syndicats qui dénoncent la volonté de HR-Rail de supprimer un à deux jours de crédit par agent, sans remettre à niveau les salaires.

L’action en cours ne remet pas en cause le protocole d’accord social 2016-2018 conclu le 2 mars dernier et approuvé en comité de pilotage le 20 avril, ont ajouté les syndicats.

A peine un train sur 10 circule en Wallonie; environ un sur deux en Flandre

A peine un train sur 10 circulait normalement en Wallonie jeudi en seconde partie de journée, a-t-on appris auprès du gestionnaire du réseau ferroviaire Infrabel.

La situation était quasi inchangée en Wallonie à celle qui prévalait en début de journée, selon un état de la situation réalisé par Infrabel jusqu’à 18h00, avec environ un train sur 10 seulement en circulation, selon les estimations. « Il n’y a pas de train sur la dorsale wallonne et sur les axes vers Bruxelles, on note à peine quelques trains entre Bruxelles et Charleroi jusqu’à Nivelles ou entre Bruxelles et Liège jusqu’à Louvain », précise le porte-parole d’Infrabel, Frédéric Sacré.

En Flandre, la situation sur le rail a empiré en cours de journée, avec environ un train sur deux en circulation en seconde partie de journée.

Au niveau des cabines de signalisation, cinq étaient à l’arrêt en Wallonie en raison d’un personnel insuffisant.

La situation ne devrait guère évoluer avec les changements d’équipes, prévus à 22h.

On peut s’attendre à des perturbations similaires ce vendredi.

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