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Situation alarmante sur le marché de l’électricité ou manoeuvre « purement commerciale » ?

La situation du marché électrique était alarmante ce mardi en Belgique en raison de l’absence de vent et de soleil, de l’arrêt de Tihange 1 et de travaux sur le réseau, a indiqué Tom Van de Cruys, l’administrateur délégué du fournisseur énergétique Lampiris. La ministre de l’Energie Marie Christine Marghem se veut rassurante.

La société a d’ailleurs préparé un SMS qu’elle pourrait envoyer à ses clients ce mardi après-midi, leur demandant de réduire leur consommation. « Le SMS est prêt mais nous ne l’avons pas encore envoyé », a encore indiqué Tom Van de Cruys. Du côté d’Elia, on se veut par contre rassurant. « La situation est sous contrôle. Pas de raison de s’inquiéter, des réserves restent disponibles », a ainsi « tweeté » le gestionnaire du réseau haute tension en Belgique qui a toutefois activé sa réserve tertiaire, une réserve de puissance – activable en 15 minutes – que certains producteurs ou industriels mettent à la disposition d’Elia en cas de situation exceptionnelle de déséquilibre sur le marché. La mesure consistant à activer sa réserve tertiaire est « inhabituelle », confirme une porte-parole d’Elia, tout en démentant que la prochaine étape soit le plan de délestage. « Nous avons certainement des possibilités supplémentaires », assure-t-on. Selon le gestionnaire du réseau haute tension, le problème réside plus dans la faiblesse momentanée de la production des énergies renouvelables (éoliennes et photovoltaïques) que dans l’arrêt du réacteur Tihange I. Le réacteur était en effet déjà à l’arrêt la semaine dernière. Elia précise encore que la situation s’est entretemps améliorée. « En principe, nous gardons 1.000 MW de réserve. Ce matin, elle était utilisée à hauteur de 40%. On est maintenant redescendu à 20% ».

« La situation relative à la sécurité d’approvisionnement est sous contrôle pour aujourd’hui et les jours à venir. Le marché électrique a été sous pression mais la sécurité du réseau n’est pas en danger », a confirmé la ministre de l’Energie Marie Christine Marghem. De son côté, le député sp.a Johan Vande Lanotte s’est dit choqué par ce qu’il estime être une manoeuvre « purement commerciale » de Lampiris. « Il n’y a pas de pénurie. Les réserves sont activées, et puis quoi? Elle servent justement à être activées », a réagi l’ancien Vice-Premier ministre. Johan Vande Lanotte reproche à Lampiris d’avoir des arrières-pensées commerciales. « Ils s’approvisionnent sur le marché de l’électricité, où les prix sont actuellement élevés. En agitant le spectre d’une pénurie d’électricité, ils essaient que les clients consomment moins et doivent ainsi moins dépenser », argumente le socialiste flamand. « C’est très grave et ce n’est pas du tout correct de la part de Lampiris ». Vande Lanotte souligne encore que jamais plus de la moitié de la réserve n’a été activée et que les réserves en provenance de l’étranger n’ont pas du tout été utilisées. Et d’en conclure qu' »il n’y a dès lors jamais eu de problème ».

Lampiris a rétorqué au député sp.a en parlant d' »accusations grossières ». « La situation était très limite ce matin. Elia lui-même l’a reconnu », se défend l’administrateur délégué de Lampiris, Tom Van de Cruys. « Nous n’y gagnons rien. Nous avons simplement essayé de garder l’équilibre sur le réseau ». Lundi, les prix de l’électricité livrée ce mardi à certaines heures de pointe frôlaient les 450 euros par MWh, contre une quarantaine d’euros habituellement.

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