Guido Fonteyn

Siegfried for president

Pour ceux qui, comme moi, ont suivi à bonne distance les travaux des négociateurs réunis autour du préformateur Elio Di Rupo (j’ai passé mes vacances dans un village ardennais quelque peu assoupi et y recueillais mes informations principalement dans la presse régionale), trois remarques s’imposent au moment de rentrer dans la capitale et de retrouver le rythme habituel de l’actualité.

Par Guido Fonteyn, Journaliste indépendant et essayiste

La première va de soi : si, à la fin du mois d’août, pratiquement tous les articles de presse consacrés à la crise politique ressemblent à ceux qui ont été écrits et publiés au début du mois, il est clair que pas ou peu de progrès ont été réalisés au cours du mois qui s’est écoulé. Et le Palais ne pourra prolonger ad vitam aeternam la mission de préformateur confiée au président du PS, sauf le respect que je dois à l’homme et à ses efforts pour parler le néerlandais.

Deux : exilé volontaire dans les Ardennes, à mille lieues du théâtre des opérations, j’ai pris de plus en plus conscience que la N-VA, ou du moins une grande partie de ses cadres, ne veut absolument pas d’un accord qui réformera la Belgique, et qui la sauvera. Cette fraction de la N-VA applique la tactique du « pourrissement » qui lui est si chère, et je suis incapable à cet instant de dire si Bart De Wever mène ce groupe ou en subit les pressions. Ces gens souhaitent rien de moins que l’avènement d’une république flamande indépendante, sans Bruxelles, avec, bientôt, Bart De Wever dans le rôle de super-bourgmestre d’Anvers et Siegfried Bracke comme président ou roi de Flandre : Siegfried Ier.

Et trois : que le CD&V soit à la remorque de la N-VA et continue d’accepter tous ses caprices confine à la folie, et indique au moins que le CD&V fait une mauvaise lecture politique des événements. C’est le CD&V qui a placé la N-VA sur l’échiquier politique, et qui risque d’être phagocyté par ces mêmes nationalistes flamands, parce que, inévitablement, le projet original (de ceux qui aspirent obstinément à la naissance d’un Etat flamand) triomphera toujours de la copie. Il est donc grand temps que l’autre aile du CD&V se fasse entendre, et pas seulement dans les coulisses. Qu’attend donc l’ACW [le MOC flamand] pour se manifester ? Et qu’est devenu le ministre des Affaires étrangères démissionnaire Steven Vanackere, un des grands favoris, avant les élections du 13 juin, pour le 16, rue de la Loi ?

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