Georges-Louis Bouchez. © Belga

« Si vous n’êtes pas d’accord avec le PS, vous encourez de graves problèmes »

L’échevin montois des finances Georges-Louis Bouchez a réagi amèrement à l’éviction, mardi par le groupe PS majoritaire, de son parti (MR) du Collège de la Ville de Mons. Pour le chef de file du MR montois, Elio Di Rupo manque d’élégance.

« C’est la réaction de quelqu’un qui est aux abois, dans un parti en difficultés dans les sondages, un président de parti parfois contesté en interne », a indiqué Georges-Louis Bouchez, mardi soir, après l’annonce mardi après-midi par Elio Di Rupo, au nom du groupe PS montois, de l’éviction du Mouvement Réformateur (MR) du Collège montois, en évoquant un rupture de confiance.

« Il n’y avait aucune raison de m’attendre à ce scénario, » a indiqué Georges-Louis Bouchez. « Le MR a toujours été loyal par rapport aux décisions prises en Collège. Je mets au défi le PS de nous citer une seule décision que nous avons arrêtée en Collège et de laquelle nous nous sommes désolidarisés. »

Le groupe PS de Mons a, de son côté, souligné « un double discours à l’égard de la population basé sur des contradictions répétées entre les décisions prises au Collège dans son ensemble et donc avec le MR et les expressions publiques du chef de file du MR. » « Nous avons certes eu une expression publique et libre sur toute une série de sujets qui n’étaient pas encore arrêtés. C’est le rôle d’une formation politique mais le problème à Mons, c’est que, si vous n’êtes pas d’accord avec le PS, vous encourez de graves problèmes. Je vois la conséquence aujourd’hui », a indiqué Georges-Louis Bouchez.

« Le PS se comporte comme un parti qui a la majorité absolue; c’est d’ailleurs surprenant qu’il se cherche un nouveau partenaire, il n’a qu’à rester seul et assumer l’ensemble de sa politique. Elio Di Rupo profite de ce que j’ai subi au niveau du Parlement Wallonie, dont j’ai dû démissionner suite à la démission de Jacqueline Galant au Fédéral, et il tape sur quelqu’un qui avait déjà un genou à terre et il veut lui faire mettre le deuxième. »

Pour le chef de file du MR montois, son parti a voulu apporter une série d’éléments constructifs. « Mais cela est inacceptable pour le PS », a indiqué Georges-Louis Bouchez. « Je pense qu’on veut me couper de tout mandat politique et donc de toute visibilité et ainsi s’assurer les élections communales 2018.

Pourtant, la ville de Mons est devant des défis immenses: elle a perdu des habitants en 2015, une série des musées ne sont pas rentables, on n’a pas de projet de ville, le projet de développement commercial est totalement inexistant. »

« Je reste dans un état d’esprit pour assurer le développement de ma ville. Le fait que je ne sois plus rémunéré pour le faire ne changera rien à mon engagement au quotidien. Je continuerai le combat politique, au conseil communal. Nous allons nous réorganiser en fonction de cette nouvelle donne, retrouver notre liberté, élément fondamental en politique, et je crois que le PS regrettera de nous l’avoir rendue. Le MR représente plus de 20 % des Montois et je vois qu’on a nié ces 20 % d’un revers de la main alors qu’il n’y a aucun événement, rien de concret. J’ai vu aussi que le PS a importé un problème fédéral sur Mons quand il nous reproche de ne pas trouver de contrepartie au Tax Shift. C’est tout à fait inexact: le plan de gestion n’est là et on le tient. »

« Quand on revient dans la majorité, il faut avoir le sens des convergences »

Le chef de groupe MR à la Chambre Denis Ducarme, président provincial du MR au niveau du Hainaut, a dit « prendre acte » mardi de l’éviction du MR de la majorité à Mons, un geste qu’il analyse comme étant strictement local.

Le groupe socialiste montois jugeait déloyale vis-à-vis du projet de ville, l’attitude de l’échevin Georges-Louis Bouchez qui devait réintégrer le collège après avoir perdu son siège au parlement wallon. « Il s’agit d’un problème de relations entre hommes, qui étaient mauvaises, et il faut être de bon compte, quand on lit les propos de Georges-Louis Bouchez, lorsqu’il revient dans le collège, je me dis: quand on est au sein d’une majorité, il faut avoir le sens des convergences », a commenté M. Ducarme.

Denis Ducarme ne se dit dès lors « pas particulièrement surpris par la situation. Il s’agit d’un problème de personnes entre Georges-Louis Bouchez et certains représentants au PS, qui n’est pas nouveau ». Prenant acte, il regrette que la collaboration s’achève à Mons.

En ce qui concerne l’avenir et la préparation des élections communales à Mons, « il y a un certain nombre de questions qui vont devoir se poser et il reviendra au MR local de trancher ». Georges-Louis Bouchez « va devoir sans doute tirer un certain nombre de conclusions de tout cela », estime Denis Ducarme.

Le chef de file réformateur ne voit pas dans la situation montoise un enjeu plus large. « Là où au niveau local on travaille avec le PS, les choses se passent bien », souligne-t-il. En une semaine, Georges-Louis Bouchez aura perdu son poste de député wallon récupéré par Jacqueline Galant et celui d’échevin à Mons. Il se retrouve aujourd’hui conseiller communal dans l’opposition.

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