© Isabelle De Beir

Sherlock Holmes : l’aventure diabolique

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Pari réussi pour le Théâtre du Parc, à Bruxelles : « Le mystère Sherlock Holmes », parodie bien rythmée des aventures du célèbre détective, attire un large public, y compris la jeune génération. A voir jusqu’au 18 mai.

Vous aimez les histoires fantastiques, la magie d' »Alice au pays des merveilles » version Tim Burton, les films d’horreur grand-guignolesques ? Alors, vous devriez adorer « Le mystère Sherlock Holmes », parodie horrifique des aventures du célèbre détective, à voir jusqu’au 18 mai au Théâtre du Parc, à Bruxelles. Imaginez une île maudite, un château hanté, une forêt magique. Avec ce décor, l’adaptateur Thierry Janssen et le scénographe Ronald Beurms ont conçu une intrigue policière à connotations psychanalytiques, des dialogues truffés de références à l’oeuvre de Conan Doyle et des scènes macabres du plus bel effet : un cadavre décapité, des animaux chimériques, des rituels sataniques… Résultat : un cocktail savoureux et efficace qui séduit tous les publics, même ceux qui n’ont pas l’habitude de se rendre au théâtre. La jeune génération était d’ailleurs en nombre dans la salle le soir où nous avons vu le spectacle.

Et quel spectacle ! Brumes inquiétantes, coups de tonnerre, tableau qui saigne… Pas de répit pour le spectateur, qui en prend plein la vue et est fasciné par les changements de décors inventifs, tel ce double escalier du manoir qui se transforme en barque, ou ce lustre qui prend la forme d’un manège.

Mais que les admirateurs du grand Sherlock se rassurent : Janssen a lu les 4 romans et les 56 nouvelles qui forment le « canon holmésien » et sa pièce, une création mondiale, est d’une fidélité irréprochable à l’univers du héros de papier. Grand et élégant, bohème et sportif accompli, Holmes (sur la scène, Nicolas Ossowski) pratique le violon en mélomane averti et supporte mal la lenteur d’esprit chez les autres. Le rideau se lève sur la tanière du célibataire endurci, son appartement du 221B Baker Street, à Londres. Le très empathique Dr Watson (Othmane Moumen) tente de sortir son ami de son état dépressif. Mais le détective, accro à la cocaïne, ne veut rien entendre. Jusqu’à l’apparition de l’inspecteur Lestrade (Didier Colfs), de Scotland Yard. Chargé d’une enquête sur la mort d’un châtelain, le policier accepte l’aide du dandy cyclothymique, qui réactive aussitôt ses neurones.

En route pour l’île maudite et son château, hanté par un monstrueux et sympathique majordome (Gérald Wauthia), un jeune comte au look de chapelier fou (Thierry Janssen himself !) et une vieille comtesse Blackmore inquiétante (Jo Deseure). Sherlock Holmes y retrouvera, en compagnie de ses acolytes – Watson, Lestrade et Ia belle Irène, une vamp pas très nette (Ana Rodriguez) -, ses propres racines : un sombre passé familial dont il porte encore le poids.

Olivier Rogeau

« Le mystère Sherlock Holmes », mise en scène Jasmina Douieb, Théâtre du Parc, jusqu’au 18 mai. Réservations : 02 505 30 30.

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