« Shame » : Le cri de la rue contre la crise politique
Trois étudiants de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) lancent un appel à manifester contre la crise politique qui frappe notre pays depuis plus de 200 jours.
« SHAME » , un mot qui s’est vêtu de noir, de jaune et de rouge pour illustrer la page internet d’un appel à manifester à Bruxelles le 23 janvier. Trois étudiants de la VUB (Vriije Universiteit Brussel) ont choisi cet entête, criant tout haut le ras-le-bol de la population belge.
Soupirs, grimaces, auto-dérision, indifférence… Les Belges ne savent plus quelle attitude adopter face à l’ajournement désespérant de la naissance d’un nouveau gouvernement. Après 211 jours de négociations infructueuses, ils ont décidé que s’en était assez, qu’il était temps pour les Belges de prendre la parole.
Lancé sur internet dimanche, l’appel à manifester est traduit en trois langues et martèle d’un ton décidé qu’un gouvernement est à fixer au plus vite : « Que voulons-nous ? Nous voulons un gouvernement ! Nous souhaitons un dialogue ouvert à tous les chefs de partis belges, toutes langues confondues. Dans les plus brefs délais », écrivent Simon Vandereecken, Alex Hermans et Thomas Royberghs sur leur site. L’événement, qui n’a pas attendu pour prendre place sur Facebook , rallie déjà quelque 1500 personnes.
Depuis le 13 juin dernier, et après un record européen de temps de crise, aucune manifestation d’envergure ne s’était encore organisée contre le « jeu politique » que dénoncent les trois étudiants. Ceux-ci s’affairent aux démarches administratives nécessaires pour obtenir les autorisations de la Ville de Bruxelles. Le rendez-vous est pour l’instant fixé à la Bourse, direction Palais, vêtu de blanc et les vocalises bien huilées.
Les anciens comme les jeunes
Les anciens combattants de la Brigade Piron ont eux aussi appelé à la constitution immédiate d’un gouvernement et suggéré la création d’un groupe de travail de techniciens « apolitiques » qui étudierait la « refondation du pays sur base de régions linguistiques homogènes et solidaires ».
Le rapport de ce groupe de travail serait soumis directement aux parlementaires de manière à engager leur responsabilité individuelle et permettre la reprise des discussions politiques.
Valentine Defraigne
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