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Shame : la manifestation à la « une » de tous les journaux flamands

Le compte-rendu de la manifestation SHAME qui a traversé dimanche les rues de la capitale se trouvait lundi à la « une » de tous les journaux flamands également. Plusieurs éditorialistes flamands voient dans le défilé de dizaines de milliers de personnes mobilisées un signal fort, mais certains se demandent précisément de quel signal il s’agit.

Dans Het Laatste Nieuws, Jan Segers estime que l’appel lancé à tous les négociateurs, les invitant à mettre un peu d’eau dans leur vin, l’a été à bon droit, mais « qui doit mettre combien d’eau dans son vin? « , interroge-t-il.

Et une fois qu’il sera mis sur pied, ce gouvernement tant attendu, que devra-t-il faire pour garantir la prospérité des prochaines générations, poursuit-il. A ce sujet, les gens qui ont défilé dimanche ont des idées parfois divergentes, voire carrément opposées, souligne l’éditorialiste.

Dans De Standaard, Guy Tegenbos parle de « signal fort » mais avec un contenu dual. Il estime que la véritable différence réside dans les visions opposées sur l’avenir de ce pays composé de deux communautés. Une ligne invisible séparait ainsi les manifestants, estime l’éditorialiste. Leur message était fort mais sa signification était double. Les choses doivent avancer, c’est certain, mais comment, interroge Guy Tegenbos.

Eric Donckier estime dans Het Belang van Limburg qu’il n’existe pas d’alternative. « Ce n’est que lorsque tous les niveaux politiques seront placés face à leurs responsabilités et qu’ils devront supporter eux-mêmes les conséquences de leurs décisions que nous trouverons des solutions. Cela implique une réforme de l’Etat. Les politiciens responsables le savent. Ils pourraient néanmoins mettre les bouchées doubles », estime-t-il.

« Un signal oui, mais qu’en feront les partis? « , demande Dirk Castrel dans la Gazet van Antwerpen. Pour lui, les partis ont rapidement fait savoir qu’ils avaient capté le signal lancé par les manifestants. Ils ont tous montré de la compréhension pour la patience des citoyens mise à rude épreuve et ont tous affirmé vouloir à nouveau négocier. S’ils n’y arrivent pas cette semaine, qu’ils nous le fassent savoir, comme ça nous serons au moins sûrs d’une chose. Capter le signal, cela signifie aussi clarifier rapidement la situation, estime l’éditorialiste.

Dans Het Nieuwsblad, Liesbeth Van Impe établit une comparaison entre la situation politique et un duel de western. Le problème, selon elle, est que les acteurs principaux ne peuvent pas faire autre chose pour le moment que de rester parfaitement immobiles. Elle estime que la manifestation a néanmoins démontré que les gens ont compris la nécessité de céder un petit peu pour débloquer la situation.

Bart Eeckhout dans De Morgen voit dans la manifestation la confirmation d’un glissement dans notre vie sociale. « Les gens se lient, s’engagent et s’expriment toujours avec la même force qu’avant, mais ils le font moins via les canaux traditionnels. Politiciens, syndicats, associations ou mouvements d’étudiants, personne ne savait comment interpréter de cette manifestation. 40.000 personnes n’ont pas eu besoin d’eux pour descendre dans la rue, constate l’éditorialiste.

Le Vif.be, avec Belga

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