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Sept Belges sur dix considèrent inévitable de reculer l’âge de la retraite

Soixante-huit pour cent des Belges ne pensent pas que leur pension sera suffisante pour maintenir un niveau de vie satisfaisant, ressort-il mardi d’une étude d’Ipsos menée pour le fonds Ogeo. Ils sont 69% à considérer comme inévitable de devoir à l’avenir reculer l’âge de la retraite.

Les Belges sont aussi nombreux à penser qu’ils prendront leur retraite à moins de 64 ans (49%) qu’à 65 ans ou plus (51%). L’étude montre cependant d’importantes disparités selon les Régions.

Les Flamands sont ainsi 59% à envisager une fin de carrière à moins de 64 ans, pour 36% de Wallons et de Bruxellois. La perception varie également selon le statut. Six actifs sur dix dans le secteur public prévoient leur retraite à moins de 64 ans, pour seulement 37% parmi les inactifs. Les actifs du secteur privé sont eux équitablement partagés sur la question.

Les Belges sont généralement inquiets pour leur niveau de vie après leur départ à la retraite. Seule une faible majorité (53%) des travailleurs du secteur public pense que leur pension sera suffisante pour garantir leur niveau de vie. Ils sont 73% à penser le contraire dans le secteur privé. L’inquiétude à ce sujet gagne 65% des Flamands, 70% des Wallons et 82% des Bruxellois. Plus de trois Belges sur quatre (76%) ont dès lors commencé à préparer leur retraite avant 40 ans.

Le même pourcentage de la population est par ailleurs favorable à une harmonisation des régimes de pension public, privé et indépendant. « L’âge moyen de départ à la retraite en Belgique, soit environ 59 ans, est le plus bas parmi les pays de l’OCDE où la moyenne est de 62 ans », a commenté le ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine, quelques heures avant son exposé d’orientation politique à la Chambre.

« Le taux d’emploi des 60-64 ans n’atteint que 18%. L’âge de la retraite n’a pas reculé depuis 1925 et moins de 10% de la population travaille aujourd’hui jusqu’à 65 ans. Chacun devra à l’avenir travailler plus longtemps. Il est de notre responsabilité de rééquilibrer le système pour les générations futures. Il faut valoriser le travail et permettre de travailler sans limite après 65 ans. Il faut harmoniser les régimes et diversifier les risques via une extension des pensions complémentaires. »

Le ministre, qui qualifie la réforme de « nécessaire, importante, mesurée, raisonnable et réelle », déplore « la peur et l’angoisse qui rendent le débat plus émotionnel, alors qu’il convient au contraire de l’objectiver ». « Nous sommes à la fois bien et mal partis », a ajouté l’économiste en chef de la banque Degroof, Etienne de Callataÿ. « L’idée de travailler plus longtemps est désormais mieux acceptée. Tant en ce qui concerne l’harmonisation des statuts que le deuxième pilier obligatoire, il y a une prise de conscience. On est prêt à envisager une réforme forte ».

A contrario, M. de Callataÿ déplore « un manque de confiance » et un contexte de « peur ». « Le gouvernement a bien fait de toucher à l’âge légal, mais travailler plus longtemps n’est pas bon pour tout le monde », fait-il remarquer en référence au débat sur la pénibilité. « Cela pourrait accroître certaines inégalités. »

Au total, 1.105 personnes ont été interrogées en ligne entre le 27 mars et le 2 avril pour réaliser cette étude..

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