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Sécurité sur le rail : Galant demande plus de moyens

La ministre fédérale de la Mobilité Jacqueline Galant a annoncé lundi devant une commission mixte de la Chambre avoir l’intention de demander de dégager des moyens supplémentaires pour garantir la sécurité des passagers sur le réseau ferroviaire. « La sécurité a toujours été au centre de ma vision stratégique » pour le rail, a déclaré la ministre.

Securail, le service de gardiennage de la SNCB, emploie quelque 540 agents. Le service dispose d’une dotation annuelle de 25 millions d’euros mais cela n’est pas suffisant pour mener ses missions à bien après l’attaque survenue le 21 août sur un train Thalys, selon la ministre. Jacqueline Galant souhaite dès lors dégager des moyens supplémentaires pour ce faire et en fera la demande au conseil des ministres. Le système de transport belge étant « très ouvert », la ministre a plaidé pour une intensification des patrouilles sur tout le réseau, et ce également dans les gares moins fréquentées. La ministre se rendra prochainement en Espagne pour constater comment les autorités ont réagi aux attentats ayant frappé plusieurs gares madrilènes le 11 mars 2004. Des contrôles d’identité et de bagages ont, depuis lors, été mis en place dans toutes les stations ferroviaires espagnoles qui sont aujourd’hui parmi les « plus sûres du monde », selon la ministre. Présent aux côtés de Mme Galant devant la commission, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a indiqué préparer une circulaire pour informer les policiers de la manière avec laquelle mener les contrôles ponctuels d’identité et de bagages dans les aéroports, gares et stations de métro.

La police fédérale a désormais accès aux images de la SNCB en temps réel et des discussions sont menées afin qu’elle puisse consulter des enregistrements pour ce qui concerne des individus suspects, a précisé le ministre, ajoutant que le niveau de vigilance avait été augmenté pour les rassemblements de foule. Le ministre a rappelé aux parlementaires sa volonté de présenter un avant-projet de loi visant à exploiter les données des voyageurs, dont la mouture européenne s’intitule Passenger Name Records (PNR), au conseil des ministres d’ici « trois à quatre semaines » pour parvenir à un accord avant la fin de l’année. Il a ainsi réaffiché son intention de ne pas attendre le Parlement européen sur ce point, même si la présidence luxembourgeoise de l’Union a également pour ambition de faire passer ce texte d’ici la fin de l’année. Plusieurs parlementaires ont formulé des craintes quant à un risque de « politique panique » avec des réponses précipitées des autorités. Le ministre Jambon a répondu qu’il était bien conscient de ce danger, « mais quand une telle attaque survient, la population attend une réponse du parlement et du gouvernement ». Également présent en commission, le ministre de la Justice Koen Geens a expliqué aux députés que de nombreuses zones d’ombre demeurent quant aux motivations du terroriste présumé et à ses déplacements. Selon le ministre, il est « peu vraisemblable » que le ressortissant marocain soit resté longtemps en Belgique. On ignore cependant toujours à l’heure actuelle quelle a été la durée exacte de son séjour à Molenbeek cette année ou avec quelles personnes il a pu entrer en contact pendant celui-ci. Ayoub El Khazzani disposait d’un permis de séjour émis par l’Espagne, ce qui lui permettait de voyager librement au sein de l’espace Schengen. Le ministre a par ailleurs indiqué que jamais la Sûreté de l’Etat n’a été avertie du fait qu’il pourrait mener une attaque terroriste depuis le territoire belge. Le trafic d’armes et les réponses à y apporter ont également dominé une partie des débats.

Dans sa réponse aux députés, le ministre Geens a indiqué qu’il fallait « plus d’Europe » pour résoudre ce problème. Il a plaidé pour des contrôles plus ciblés aux frontières ainsi que pour une modification de la directive européenne de 1991 relative aux armes à feu et des échanges d’informations plus intensifs avec Europol. Le ministre de la Justice a également appelé les parlementaires à ne pas être trop « frileux » par rapport à la protection de la vie privée dans les prochaines mesures qui seront adoptées. Il a ainsi expliqué que la collecte d’informations est rendue « très compliquée par l’interdiction européenne sur la rétention d’informations ».

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