Scandale Publifin : La tension monte à la veille des bureaux de parti
La tension est montée ce week-end dans le dossier Publifin à la veille des réunions de bureaux de parti. L’opposition n’a pas désarmé contre le ministre wallon des Affaires intérieures, Paul Furlan. Quant au PS, il devrait contraindre le patron de Nethys, Stéphane Moreau, à choisir entre sa fonction au sein de la société anonyme Nethys, filiale d’une intercommunale, et le maïorat d’Ans.
Vendredi soir, le cdH a annoncé que ses 4 administrateurs dans Nethys et Publifin démissionnaient. Ils seront remplacés et le nom de l’un des remplaçants est déjà connu: Cédric Halin, l’échevin d’Olne qui a révélé l’affaire Publifin. Le président Benoît Lutgen attend des autres partis qu’ils fassent de même mais jusqu’à présent, il n’a pas été suivi.
Au sein du gouvernement, M. Furlan ne semble pas tiré d’affaire. La semaine passée, les présidents du PS et du cdH ainsi que le « kern » wallon ont annoncé que le ministre-président Paul Magnette reprenait la main dans le dossier en compagnie du président du parlement, André Antoine. M. Magnette disait ainsi « saisir la perche que lui avait tendue » l’opposition MR et permettait de relâcher la pression sur son ministre, accusé d’avoir fermé les yeux dans le dossier Publifin et d’avoir reporté des réformes.
L’affaire n’est toutefois pas réglée. Ce week-end, de nouveaux faits sont encore apparus dans la presse à propos d’une filiale de Nethys, impliquant un député fédéral et un chef de cabinet. La filiale en question a démenti les informations. Le MR, rejoint par Ecolo, a toutefois annoncé dimanche qu’il attendait la démission de M. Furlan lundi à midi. A leurs yeux, il a perdu toute crédibilité. S’il reste en poste, les deux partis de l’opposition déposeront lundi à midi une motion de méfiance à l’égard du ministre, entraînant une réunion en séance plénière du parlement wallon, vraisemblablement jeudi. M. Magnette a d’ores et déjà fait savoir que la situation de M. Furlan n’avait pas changé et qu’il lui maintenait sa confiance.
Jeudi, une autre réunion est attendue, qui risque manifestement d’être boudée par l’opposition. MM. Magnette et Antoine devaient recevoir les chefs de groupe de la majorité et de l’opposition pour discuter de leurs propositions en matière de gouvernance publique. Les chaises du MR et d’Ecolo risquent de rester vides. Pour les libéraux et les écologistes, une telle réunion n’a pas de sens si M. Furlan reste en charge du dossier.
Lundi, le conseil du MR devrait approuver les propositions de son président Olivier Chastel en matière de gouvernance publique. Le bureau du PS se penchera également sur une série de mesures. L’une d’elle élargit le régime des incompatibilités et concerne directement l’administrateur-délégué de Nethys, Stéphane Moreau, au coeur de la tourmente depuis le début de cette affaire. Il sera selon toute vraisemblance contraint de choisir entre sa fonction d’administrateur-délégué de Nethys et le maïorat d’Ans.