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Santé et école: « il faut un plan d’urgence pour l’enfance à Bruxelles »

Précarité, inégalités de santé, plurilinguisme, familles monoparentales, retard scolaire, enfants sans statut légal: tous les éléments sont réunis pour justifier un plan d’urgence pour l’enfance à Bruxelles, affirme un groupe de chercheurs dans le dernier numéro de Brussels Studies.

Trop peu de données existent pour porter un diagnostic sur l’ensemble des inégalités touchant les enfants de 1 à 6 ans en Région bruxelloise, déplore d’emblée cette équipe interdisciplinaire, constituée d’académiques francophones et néerlandophones ainsi que d’experts des administrations communautaires.

Mais « avec un enfant sur quatre (voire sur trois selon l’indicateur) vivant dans une famille précarisée sur le plan économique et social, dont un grand nombre d’enfants de familles monoparentales, avec peut-être jusqu’à 50% d’enfants en situation de plurilinguisme, un retard scolaire observable dès le début des cursus scolaire, un nombre inconnu de familles et d’enfants sans statut légal, tous les éléments sont là pour justifier un plan d’urgence », affirme Perrine Humblet, professeur à l’École de Santé publique de l’ULB.

L’ouverture de places dans les milieux de la petite enfance et l’ouverture de nouvelles écoles a été une première réponse à l’expansion du groupe d’enfants nés à la fin des années 2000 dans la moitié nord-ouest de Bruxelles, où se concentrent les difficultés socio-économiques, note l’étude.

Mais ces investissements importants ont visé l’aspect quantitatif du problème, sans toujours améliorer la situation: le taux de couverture ne s’est pas accru pour les services EAJE (Éducation et Accueil de Jeunes Enfants).

L’institutionnel n’est pas loin, car « pour mettre en 1/2uvre un plan d’ensemble, il faut notamment clarifier les instances compétentes », souligne l’étude, dénonçant « les modes de pensée qui relèvent d’une logique communautaire ».

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