Salah Abdeslam © AFP

Salah Abdeslam a-t-il téléphoné à un détenu de la prison de Namur le soir des attentats de Paris?

Salah Abdeslam a téléphoné le soir du 13 novembre à un détenu de la prison de Namur originaire de Molenbeek, a révélé mardi la RTBF. Me Philippe Leloup, avocat du détenu en question affirme que son client dément « formellement » cette information, les qualifiant de fantasmes.

Salah Abdeslam a tenté de brouiller les pistes en changeant la carte à puce de son téléphone portable dans un commerce du 18e arrondissement de Paris, mais les enquêteurs ont pu identifier les bornes qu’il a activées pour joindre des personnes en Belgique, explique la RTBF.

L’une de ces bornes les a menés à la prison de Namur, chez un jeune détenu originaire du même quartier que Salah Abdeslam et qui est actuellement incarcéré pour un délit de droit commun. Il n’est pas repris dans la liste des personnes radicalisées remise à la commune de Molenbeek par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM), selon la chaîne publique.

Ce détenu, qui a environ le même âge que Salah Abdeslam, a des antécédents judiciaires en matière de vol et détenait un téléphone portable en prison, a également appris la RTBF.

Par ailleurs, celui qui est considéré comme le logisticien des attentats lui a rendu visite à au moins deux reprises en prison, dont la dernière fois début octobre, explique la chaîne publique.

Contactés par l’agence Belga, l’administration pénitentiaire et le parquet de Namur renvoient vers le parquet fédéral. Celui-ci s’est refusé à tout commentaire.

Le détenu en question dément

Me Leloup ne cache pas que les deux hommes étaient des « copains » à Molenbeek dans le passé, mais il estime que les informations révélées par la chaîne publique sont de l’ordre du fantasme et qu’elles inquiètent inutilement le détenu et sa famille. « Il n’y a dans son chef aucune appartenance à un quelconque radicalisme », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, rien ne permet d’affirmer selon lui que son client, détenu pour des faits de vol, était en possession d’un téléphone portable ce soir-là. « C’est connu, un grosse partie des détenus possède un GSM en prison. On l’a dénoncé à plusieurs reprises, mais il y a une certaine tolérance. Dans la majorité des cas, les détenus contactent simplement leur famille. Je suis parfois appelé par un détenu d’un GSM », a déclaré Me Leloup, qui précise avoir été contacté dernièrement par son client « du téléphone de la prison ». Selon un délégué syndical de la prison de Namur, aucun GSM n’a été trouvé dans la cellule d’un détenu après le 13 novembre ou plus tard. « Cela fait maintenant plus de trois semaines, on l’aurait su s’il y avait eu quelque chose de ce genre », a-t-il confié.

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