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S’il n’y a pas de clarté avant les vacances, Onkelinx réunira les autres partis bruxellois

La présidente de la Fédération bruxelloise du PS, Laurette Onkelinx, a l’intention de réunir à bref délai les quatre autres partenaires de la majorité à Bruxelles si le cdH échoue à constituer une majorité sans les socialistes dans la capitale.

La coalition bruxelloise est formée du PS, du cdH, de DéFI, de l’Open Vld, du CD&V et du sp.a. « J’attends de voir si, à court terme, le cdH aboutit dans son essai. Sinon, avec les quatre autres partenaires du gouvernement bruxellois, nous verrons comment gérer la situation », a expliqué Mme Onkelinx sur le plateau d' »A votre avis » (RTBF).

Selon elle, il est nécessaire que la clarté soit faite rapidement. « L’idéal est que chacun puisse partir en vacances en sachant ce que l’institution va devenir ».

Samedi, le président du cdH, Benoît Lutgen, a rencontré son homologue de DéFI, Olivier Maingain, après s’être entretenu les jours précédents avec les dirigeants du MR et d’Ecolo. L’imbroglio politique ne s’est toujours pas dénoué et la perspective d’une majorité sans le PS à Bruxelles sous cette législature paraît très lointaine, voire illusoire.

« Nous sommes loin, très loin d’une négociation », a expliqué M. Maingain à l’issue de l’entrevue, en rappelant au passage sa revendication d’un « nettoyage des écuries » dans les rangs du PS, du MR et du cdH.

Les amarantes apprécient peu la façon de procéder du cdH. Le ministre Didier Gosuin a insisté sur la nécessité de respecter ses engagements en politique. A ce jour, le gouvernement bruxellois est toujours de plein exercice. Une élection anticipée n’est pas possible dans les Communautés et Régions. « Si le cdH veut être clair, ses ministres démissionnent et cela rend obligatoire la formation d’un nouveau gouvernement », a-t-il fait remarquer sur le plateau de « C’est pas tous les jours dimanche » (RTL-TVi)

Quant aux partis flamands, ils ne manifestent aucun empressement à changer l’attelage. Le ministre Guy Vanhengel (Open Vld) a dit maintenir « absolument » sa confiance en Rudi Vervoort (PS), ministre-président bruxellois, qui lui paraît être un homme soucieux de « mettre de l’ordre dans les affaires ». Bianca Debaets (CD&V) a jugé que son parti collaborait bien avec le PS au sein du gouvernement bruxellois et prenait des décisions importantes. Elle a aussi insisté sur la nécessité de maintenir la paix communautaire dans les institutions bruxelloises.

En Wallonie, une majorité MR-cdH est possible, même si elle ne tiendrait qu’à une voix. Le président des libéraux a été le premier invité de M. Lutgen. A ce stade, l’offre n’a pas été rejetée mais il est toujours question d’un « dialogue » entre les deux partis et non d’une négociation. « Nous sommes prêts à poursuivre le dialogue », a souligné le député Jean-Luc Crucke (MR). « Quand tout va mal, on appelle les libéraux. J’ajoute qu’il faut accepter la potion libérale, le médecin libéral ».

En Fédération Wallonie-Bruxelles, une coalition MR-cdH serait en revanche insuffisante. Le soutien de DéFI ou des écologistes serait nécessaire. Ecolo n’envisagera pas de négociation tant qu’un préalable n’est pas rempli, celui d’un renouveau des pratiques politiques. Il a élaboré une série de propositions qu’il soumettra aux autres partis. « Il faut un vote au parlement », a averti Jean-Marc Nollet.

Une semaine après l’annonce par M. Lutgen de sa rupture avec le PS, la situation est d’une rare confusion dans le paysage politique francophone. Le président du cdH n’a toujours pas donné d’indication sur la suite de ses consultations. Sur les plateaux de télévision, les ministres cdH ont répété leur appel à tourner la page de trente ans de pouvoir du PS. En attendant, l’ambiance entre socialistes et centristes devient délétère. Au cours des débats dominicaux, les premiers n’ont pas manqué de rappeler aux seconds qu’ils traînaient eux aussi des « casseroles » et gardaient dans leurs rangs des mandataires ou collaborateurs mis en cause dans de récentes affaires.

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