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S’il le FDF participe à une majorité ce sera sans « la création de bidule »

Le Vif

Les FDF demanderont, s’ils participent à la prochaine majorité régionale, de « remettre à plat les politiques » à Bruxelles trop marquées par « la création de bidules » et « l’éparpillement des moyens », a indiqué mercredi la tête de liste Didier Gosuin.

Afin de limiter l’impact de la sixième réforme de l’Etat, ils souhaitent que le futur gouvernement se concentre sur les enjeux essentiels, emploi et formation, mobilité, logement, le tout assorti d’évaluations.

« Nous avons été les premiers à le dire mais le Conseil supérieur des Finances vient de le confirmer, le coût de la réforme de l’Etat sera de 2,6 milliards d’euros en 2015-2017 pour les Communautés et Régions. Le FDF n’a pas cautionné cette réforme. Ceux qui l’ont soutenue, assurant qu’elle ne coûterait rien, ont menti. Pour les impacts, il va falloir apporter une touche de bonne gouvernance, il faudra rationaliser », a annoncé le député-bourgmestre d’Auderghem. Selon le parti bruxellois, il ne faudra pas compter sur le refinancement de Bruxelles pour financer de nouvelles politiques. Une partie des 400 millions d’euros ira au financement des nouvelles missions des zones de police (métro) et aux primes linguistiques dans l’administration; les 330 millions restants ont permis d’éponger le déficit, relève-t-il. Les FDF demandent des évaluations « ante » et « post » des projets d’ordonnance mais également des contrôles plus efficaces des asbl et intercommunales. La Cour des comptes est l’instance la plus à même d’effectuer les contrôles, estiment-ils. Le parti n’entend cependant pas que les citoyens de la Région soient victimes de la remise à plat qu’il appelle de ses voeux.

« Il s’agit d’être plus efficace et peut-être de mettre plus de moyens dans la formation, gérer autrement le logement, en insistant sur les agences immobilières sociales. Nous demandons des résultats plutôt que de rester enfermés dans une idéologie », a précisé le député-bourgmestre Bernard Clerfayt, troisième sur la liste. Les FDF se montrent critiques vis-à-vis de la majorité sortante sans la charger outre mesure. « Je ne vais pas dire qu’ils n’ont pas travaillé mais tous les moyens mis au service des politiques n’ont pas atteint leur cible. Il s’agit de s’interroger sur la pertinence des outils », a commenté Didier Gosuin. Les fédéralistes francophones font observer que depuis 2004, qui marqua la fin de la participation FDF, tous les indicateurs, chômage, logement, mobilité, se sont aggravés. Le retour des FDF au gouvernement bruxellois est plus que jamais nécessaire, juge le parti qui s’interroge sur le futur fonctionnement de la Région alors que « le verrou BHV a cédé ». Nous avons entendu « le discours mâle » sur la Région soit-disant autonome, a indiqué Didier Gosuin. « Mais il suffit de voir l’impact de la réforme de l’Etat et l’ordre du jour de certains partis flamands, N-VA en tête, sur la cogestion de Bruxelles, la scission de la Sécurité sociale et la différenciation des droits sur un même territoire, un système politique qui s’appelle l’apartheid, pour se convaincre de la nécessité de notre présence », a-t-il ajouté.

Pour le FDF, « le défi social » de la prochaine législature sera celui de la qualification. Il faudra intégrer une « dimension pédagogique » dans un nouveau décret inscriptions, prévoir des « objectifs concrets » dans le décret missions, assurer un « tronc commun » jusqu’à 14 ans et conserver l’enseignement dans le giron de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a plaidé la députée Caroline Persoons, 2e sur la liste. Les FDF entendent se démarquer des autres partis francophones en défendant une Communauté française forte aux liens resserrés avec Bruxelles. Selon eux, la Région-Capitale a été le parent pauvre des politiques communautaires, singulièrement en matière d’enseignement, à l’aune du défi démographique. Alors que Rudy Demotte est coiffé d’une double casquette de ministre-président, « il n’y a pas de raison que la Région bruxelloise soit moins bien traitée que la Région wallonne, le ministre-président bruxellois devrait également pouvoir être redevable du bilan à la Communauté », ont-ils jugé, Bernard Clerfayt estimant opportun de « résister aux dérives régionalistes wallonnes ».

Au-delà du défi de l’emploi et de l’enseignement, le parti a également présenté mercredi ses propositions en matière de logement (révision des critères du fonds du logement au profit des jeunes ménages, allocation-loyer encadrée, rénovation des logement sociaux vides…) et de mobilité (fiscalité qui privilégie d’autres comportements que le tout à l’auto, extension du métro, création de zones basses émissions…). Enfin, appelant à arrêter « le survol abusif de Bruxelles », les FDF appellent à mettre fin au plan Wathelet, estimant « absolument scandaleuse » la manière dont « le cdH de Wathelet et Milquet » ont mis en oeuvre les accords de 2008 et 2010. Ils demandent notamment la mise en oeuvre de l’arrêté Gosuin qui permet de sanctionner les avions trop bruyants.

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