Rudi Vervoort © Belga

Rudi Vervoort interdit la manifestation du groupuscule Génération Identitaire

Le ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoort, a confirmé officiellement vendredi l’interdiction sur l’ensemble du territoire régional de la manifestation un moment annoncée par le groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire samedi à Molenbeek, en utilisant pour la première fois une compétence prévue dans la 6e réforme de l’Etat.

« Un arrêté d’interdiction de manifestation sur le territoire régional a été officiellement pris ce vendredi » par M. Vervoort (PS), a indiqué son cabinet dans un communiqué.

Cet arrêté concerne les « rassemblements xénophobes » à Molenbeek, initiés par le mouvement Génération Identitaire, ainsi que les contre-manifestations annoncées cette semaine via l’ensemble des réseaux sociaux, précise le texte.

Cette mesure, la première du genre depuis la 6e réforme de l’Etat qui attribue désormais ces pouvoirs au ministre-président bruxellois, donne aux bourgmestres et chefs de corps des zones de police une base commune pour une exécution coordonnée, a expliqué M. Vervoort.

« Nous ne tolérons aucun appel à la haine. En ces temps troublés, la cohésion sociale ainsi que le vivre-ensemble doivent être protégés avec force et détermination », a affirmé le ministre-président, demandant également à la population de « faire preuve de sérénité » et de « garder son calme en ces circonstances particulièrement difficiles ».

Le rassemblement de Génération Identitaire avait déjà été interdit mercredi par la bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans (MR).

A la suite de cette interdiction, Génération Identitaire avait, dans une vidéo publiée sur le réseau social Facebook, appelé ses militants à ne pas se rendre samedi à Molenbeek, en dénonçant une décision « lâche et complice ».

« Le bourgmestre préfère interdire une manifestation contre les islamistes, alors que les islamistes prolifèrent dans son quartier avec la complicité de sa population ».

Génération Identitaire est un mouvement né en 2012, dont le siège se trouve à Lyon. Il se qualifie de « politique » – en se gardant bien de faire état de sa proximité avec l’extrême droite française – et appelle la jeunesse à « la reconquête » face au « raz de marée de l’immigration massive ». Génération identitaire est la branche jeunes du Bloc identitaire, fondé en 2003 par d’anciens leaders d’Unité radicale, le groupuscule dissous un an plus tôt après la tentative d’assassinat contre le président français Jacques Chirac par l’un de ses sympathisants lors du défilé du 14 juillet.

Dimanche dernier, des manifestants nationalistes se présentant comme des « hooligans » avaient perturbé l’hommage aux victimes des attentats du 22 mars à Bruxelles qui se tenait sur la place de la Bourse.

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