" Ensemble nous sommes invincibles " peut-on lire en anglais sur ce tifo. L'ennui, c'est que les supporters anderlechtois sont divisés... © BELGAIMAGE

RSC Anderlecht : Olivier Davignon file à l’anglaise, l’actionnariat va bouger

David Leloup
David Leloup Journaliste

Le vicomte Olivier Davignon a discrètement démissionné, fin septembre, du conseil d’administration du Royal Sporting Club d’Anderlecht (RSCA), alors que son mandat courait jusqu’en 2021.

L’homme d’affaires a récemment déménagé dans le très chic quartier de Notting Hill, à Londres, et estimerait dès lors « ne plus disposer de la disponibilité nécessaire pour exercer sa mission », peut-on lire au Moniteur.

Olivier Davignon a également quitté, en juin dernier, le conseil d’administration de La Floridienne NV, son mandat n’ayant pas été reconduit. Mais le neveu d’Etienne Davignon est pourtant toujours administrateur de la Compagnie Benelux Participations (Cobepa) SA, où son mandat a été renouvelé en avril 2016. Basée à Bruxelles à 5 km à peine du stade Constant Vanden Stock, cette société holding détient notamment 22,6% de la Banque Degroof. Comprenne qui pourra.

Olivier Davignon était administrateur de la Royal Sporting Club Anderlecht SA depuis sa mise en place en février 2010 (avant cette date le club fonctionnait sous statut d’ASBL). À la création de la société, il disposait de 100 actions numérotées de 1851 à 1950, soit 5% du capital du club (500.000 euros). Les aurait-il revendues tout récemment, ce qui expliquerait son départ du RSCA ? La question est d’autant plus brûlante que sa démission du CA intervient le lendemain d’une importante modification des statuts de la société anonyme qui détient le club. Une modification qui concerne, justement, les modalités de cession des titres…

« La société RSC Anderlecht SA a été constituée le 11 février 2010. Il apparait aujourd’hui que les résultats de la société sont positifs et conformes aux attentes initiales », peut-on lire dans un récent rapport préparé par le CA à l’attention des actionnaires. Comprenez : le club fait des bénéfices et a pris de la valeur. « Le CA constate que certaines des cessions libres prévues par les statuts ont été exécutées » : en clair, des actions ont déjà changé de mains. Le CA constate également « que la période d’incessibilité des actions est venue à terme », c’est pourquoi il propose de simplifier les statuts en supprimant ces clauses obsolètes.

Mais les modifications statutaires dépassent le simple dépoussiérage. « Initialement, il avait été convenu de valoriser le droit de préemption des actions à la valeur comptable », c’est-à-dire la valeur qui permet à un repreneur de connaître combien vaut une entreprise « à la casse », une fois ses avoirs vendus et ses dettes payées. « Force est de constater que cela ne représente plus la « réalité économique » de la société et c’est pourquoi, le CA propose, dans un but d’équité entre les actionnaires, de valoriser les actions dans le futur à leur valeur économique ou valeur de marché. Ceci aura comme avantage de faciliter la liquidité des actions de la société. »

Autrement dit, toutes conditions sont désormais réunies pour qu’il y ait du mouvement au sein de l’actionnariat du club. Et que des petits actionnaires, à l’instar d’Olivier Davignon, soient tentés de revendre leurs actions en réalisant une belle plus-value. Le fait qu’Olivier Davignon vienne de filer à l’anglaise pourrait annoncer d’autres départs…

David Leloup

Voici l’actionnariat d’Anderlecht au 30 juin 2013. C’est la dernière fois que le club a dévoilé la liste de ses actionnaires à la Banque nationale de Belgique. Des mouvements sont attendus maintenant que les actions peuvent – enfin – être vendues à leur valeur de marché.

Actionnariat d'Anderlecht au 30 juin 2013
Actionnariat d’Anderlecht au 30 juin 2013© DR

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