Benoit Henkinet et Rita Henkinet © BELGA

Rita Henkinet condamnée à dix ans de prison, son frère écope d’une peine de deux ans

Rita Henkinet (57 ans) a été condamnée mercredi par la cour d’assises de Liège à une peine de dix ans d’emprisonnement. Son frère Benoît Henkinet (48 ans), coupable de non-assistance envers ces deux enfants handicapés, a été condamné à une peine de deux ans avec sursis pour la moitié.

Rita Henkinet avait mis fin aux jours de ses enfants handicapés la nuit du 1er au 2 mars 2013. Cette ancienne infirmière avait fait absorber à ses enfants un cocktail de médicaments et les avait ensuite étouffés à l’aide de couvertures. Rita Henkinet avait été reconnue coupable mardi soir d’un double assassinat. A l’issue de ce verdict de culpabilité, le ministère public avait requis contre elle une peine de vingt ans d’emprisonnement.

Benoît Henkinet, le frère de la principale accusée, initialement poursuivi pour un double assassinat, avait été reconnu coupable de non-assistance à personnes en danger, avec la circonstance que les victimes souffraient d’un handicap. Le parquet général avait requis contre lui une peine de deux ans de prison avec sursis.

Rita Henkinet a été condamnée à une peine de dix ans d’emprisonnement. Dans la motivation de leur décision, les jurés ont tenu compte de circonstances atténuantes, comme la vie exemplaire qu’elle a menée jusqu’au moment des faits et son parcours difficile. Les jurés ont aussi souligné l’extrême gravité des faits et ont rappelé que le droit à la vie est le même pour tous. Ils ont enfin souligné l’état de santé psychologique de Rita Henkinet, usée par son vécu douloureux et complexe.

Benoît Henkinet a été condamné à une peine de deux ans de prison avec sursis de trois ans pour la moitié. Le jury a tenu compte de la responsabilité qu’il a endossée dans le décès des enfants par son inaction. Une simple initiative de sa part aurait évité une issue fatale.

Le procès de Rita et Benoît Henkinet a été marqué par son caractère désorganisé et par les importants retards enregistrés au cours des débats. Il devait initialement durer un maximum de huit jours et il s’est finalement étalé sur 13 journées. Des audiences se sont prolongées au-delà de 22h00 durant plusieurs jours. A la moitié du procès, les jurés ont manifesté leur désaccord face aux retards enregistrés et à la longueur des audiences.

Plusieurs témoins ont été obligés de se présenter à trois reprises et de subir de longues attentes avant de témoigner à la barre. Le planning des comparutions des témoins a été modifié à diverses reprises et la présidente Catherine Urbain n’est jamais parvenue à le respecter. Enfin, la délibération sur la culpabilité a été une des plus longues de ces 20 dernières années alors que le jury était accompagné, pour la première fois à Liège, des magistrats professionnels de la Cour.

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