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Rififi entre Elio Di Rupo et Charles Michel

Le Premier ministre Charles Michel (MR) estime que son prédécesseur Elio Di Rupo (PS) fait preuve « d’une démagogie invraisemblable », dans une interview publiée samedi dans les titres Sudpresse. Le libéral qualifie de « dérapage pur et simple » les propos tenus jeudi par le président du PS qui a estimé qu’aucun gouvernement n’avait été aussi dévastateur pour les conditions sociales depuis la IIe Guerre mondiale.

« Ce sont des déclarations indignes! Monsieur Di Rupo est tombé bien bas! Il a sombré dans une démagogie digne des discours d’extrême droite! », affirme le Premier ministre en cours d’interview. « Je ne veux pas personnaliser. Mais j’observe que Monsieur Di Rupo préfère attiser la haine. Il choisit l’outrance. La violence. La division des citoyens.

Comparer la situation d’aujourd’hui à celle de la Deuxième Guerre mondiale, c’est faire preuve d’une démagogie invraisemblable! C’est faire le nid des extrémistes! », poursuit le libéral à l’encontre de son prédécesseur au 16 rue de la Loi.

« Les trois raisons du comportement scandaleux » de M. Di Rupo selon le Premier ministre sont « un cocktail de rancoeur, d’aigreurs et qu’il a la trouille du PTB! »

Elio Di Rupo appelle Charles Michel à garder son sang-froid

Le président des socialistes francophones, Elio Di Rupo, appelle le Premier ministre Charles Michel à garder son sang-froid et à maîtriser ses propos.

« J’appelle Charles Michel à garder son sang-froid et à maîtriser ses propos. Il est évident que nous avons des divergences de vue sur la sécurité sociale et la politique du gouvernement, mais le débat d’idées peut se faire dans le respect de l’autre et avec correction », a réagi le président du PS dans le communiqué. « Après avoir reculé l’âge légal de la pension à 67 ans, diminué le remboursement des consultations chez le spécialiste et des médicaments, diminué le revenu des travailleurs à temps partiel et surtout (projet de loi déposé cette semaine) mis en péril le financement de la sécurité sociale pour les prochaines années, Charles Michel a manifestement du mal à défendre son bilan en matière de protection sociale et choisit la voie de l’outrance et des attaques personnelles pour détourner l’attention du fond du dossier. La politique mérite mieux que ça », a encore déclaré M. Di Rupo.

Le président du PS partage néanmoins l’analyse de M. Michel lorsque celui-ci déclare que « la Belgique est un des pays qui a le mieux résisté à la crise grâce à ses amortisseurs sociaux ». « En effet, le modèle social belge est parmi les meilleurs au monde. C’est précisément la raison pour laquelle il importe de le protéger et de le renforcer, et non de le détruire comme s’y emploie actuellement le gouvernement MR-N-VA », conclut M. Di Rupo.

« Ne rien faire, c’est la garantie que nos enfants vivront moins bien que nous! »

Le Premier ministre Charles Michel a à nouveau défendu samedi midi à Bierges, lors de la présentation des voeux du MR pour 2017, la nécessité de réformer la sécurité sociale face à l’allongement de la vie.

« Ne rien faire, choisir l’immobilisme, c’est reculer, c’est régreser, c’est la garantie que nos enfants et petits-enfants vivront moins bien que nous! », a martelé M. Michel sans citer toutefois directement les récentes attaques du PS sur ce sujet.

Devant quelque 500 mandataires et militants réformateurs du Brabant wallon, Charles Michel a surtout mis en avant le travail effectué par son gouvernement en un peu plus de deux ans. « Il n’y a jamais eu autant de réformes structurelles en si peu de temps », a-t-il assuré.

Il s’est ainsi félicité de la création de 105.000 emplois supplémentaires, de la réduction du nombre de faillites, de la baisse des cotisations patronales, de la révision de la loi de 1996 sur la compétitivité, de la hausse des investissements et des exportations, etc.

« Mais il y a encore du pain sur planche », a-t-il ajouté, citant son idée de plan national d’investissements à l’horizon 2030, centré sur la transition énergétique, l’amélioration des infrastructures de transports et la digitalisation de l’économie. « Ne pas investir aujourd’hui, c’est s’appauvrir durablement », a-t-il averti.

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