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Reynders, sur les armes wallonnes pour l’Arabie saoudite: « Je n’ai pas changé d’attitude »

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, n’a pas changé d’attitude dans le dossier des livraisons d’armes à l’Arabie saoudite, a-t-il indiqué mercredi dans les couloirs de la Chambre à la suite de la décision du ministre-président wallon, Willy Borsus (MR).

Il a fait le nécessaire pour mettre en oeuvre la résolution approuvée à la Chambre au mois de juin et a écrit aux Régions pour leur communiquer les différents éléments qu’elle contenait.

Cette résolution demandait notamment aux entités fédérées de ne plus autoriser les exportations d’équipement militaire vers le royaume saoudien. Le ministre MR n’a pas encore reçu de réponse de son camarade de parti qui s’est installé à la fin juillet à l’Elysette. Dans la presse, le cabinet de M. Borsus a néanmoins confirmé l’octroi de 25 licences concernant ce pays.

« De gouvernement wallon en gouvernement wallon, il y a une politique qui reste, semble-t-il, d’application », a souligné M. Reynders, visant notamment l’exécutif dont les écologistes ont fait partie. « Je n’ai pas changé d’attitude. En tant que ministre des Affaires étrangères, je continue à défendre la position prise au niveau fédéral. A chaque ministre-président de prendre attitude », a-t-il ajouté.

Le ministre-président flamand, Geert Bourgeois, également concerné, s’est dit prêt à accéder à la demande tant qu’elle concerne l’équipement militaire proprement dit. Pour ce qui est de l’équipement à double usage (qui concerne davantage la Flandre et certaines de ses entreprises de haute technologie), il estime que la position doit être nuancée. Il ne peut y accéder en l’état et demande une concertation entre Régions.

M. Reynders estime qu’il remplit sa part du contrat. Il a écrit en juin à la Haute représentante de l’Union européenne, Federica Mogherini, pour demander l’ouverture d’un débat sur un embargo européen, comme le demandait la résolution. Au mois de novembre, une délégation conduite par les Affaires étrangères se rendra en Arabie saoudite pour se pencher sur la question du radicalisme et de son financement. D’autres points seront évoqués, dont les droits humains. Le rapport de cette mission permettra d’examiner si l’attitude envers le royaume saoudien peut évoluer. Chez les libéraux flamands, le ton est en revanche plus ferme. « 

Au niveau fédéral, nous demandons des solutions politique et nous faisons de grands efforts humanitaires. Mais au niveau régional, on accorde des licences d’exportation pour des armes qui alimentent des conflits. Cela n’a aucun sens », a déclaré le vice-premier ministre Open Vld, Alexander De Croo. (

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