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Reynders appelle les Belges à quitter le Mali

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a appelé jeudi les 180 ressortissants belges séjournant au Mali à quitter le pays si leur présence n’est pas indispensable, alors que des rebelles touaregs et islamistes ont pris le contrôle de plusieurs villes du nord-est malien et progressent vers le sud.

Des quelque 250 Belges habituellement présents au Mali, il en reste environ 180, à Bamako (sud) et dans sa région. Aucun n’est concerné directement par l’offensive des rebelles touaregs et islamistes, a assuré M. Reynders par téléphone à l’agence Belga, depuis Istanbul (Turquie) où il est en visite.

Le chef de la diplomatie belge leur a néanmoins conseillé de quitter le pays, soulignant que Bamako était toujours desservie par des vols commerciaux, dont ceux de Brussels Airlines. « Nous sommes en contact permanent avec les autorités françaises car nous sommes intégrés dans le même plan d’évacuation », a-t-il ajouté, tout en notant que l’heure n’était pas (encore) à l’évacuation. Quelque 4.000 ressortissants français sont présents au Mali.

« La situation à Bamako ne justifie pas encore une évacuation », a expliqué M. Reynders, ajoutant aussi être en contact avec le ministère de la Défense et suivre la situation au Mali de près.

Il a appelé les Belges restant sur place à « ne pas prendre de risques » et à s’entourer de « mesures de précaution ». Dans son avis de voyage, le Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères recommande ainsi aux ressortissants occidentaux de « limiter au maximum leurs déplacements ».

Didier Reynders a par ailleurs indiqué que la Belgique n’avait encore été saisie d’aucune demande d’assistance de la part de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest), qui a décrété un embargo contre les putschistes et menace d’intervenir militairement en activant une force régionale déjà en alerte. Mais ces troupes
ouest-africaines sont largement dépourvues de moyens de transport aérien.

Profitant d’un putsch à Bamako contre le président Amadou Toumani Touré, des rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, indépendantiste, mais laïque) et des groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du nord – Kidal, Gao et Tombouctou -, sans rencontrer de résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée et désorganisée, coupant de fait le pays en deux.

Les islamistes d’Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont depuis lors pris le dessus sur le MNLA, qui a annoncé mercredi la fin des combats.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé mercredi un cessez-le-feu immédiat dans le nord du Mali, alors que sur le terrain la situation se détériorait avec des indications faisant état de viols, de pillages et de saccages.

Le Vif.be, avec Belga

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